Gainsbarre, vie héroique de Johan Sfar
On peut s’autoproclamer en toute modestie l’homme le + romantique de la terre et aller courir au cinéma deux jours après sa sortie l’adaptation sur Grand écran de la vie de Serge Gainsbourg, considéré unanimement comme un homme à (très belles) femmes…
L’artiste n’étant pas forcément de ma génération, je gardais de lui une image un peu brouillée par ses provocations de la fin de sa vie ( le billet de 500 francs brulé en direct à la télévision ou les « i want to f---ff you proféré à Whintey Houston en direct chez Drucker) mais qui semblait néanmoins assez fascinant et il était passionnant d’aller voir ce qui se cachait derrière cet artiste aux chansons indémodables , tant je le devinais luttant constamment intérieurement contre ses démons intérieurs.
La vision de Sfar épouse d’ailleurs ce point de vue et la grande réussite du film est de parvenir à nous attacher à cet homme dont son personnage de scène, publique, est assez, peu aimable , toujours dans l'excès et la provoc', mais qui est en réalité, dans la vie, en privé, beaucoup plus complexe, sensible, aimant ses différentes femmes, ses enfants, et surtout très complexé par son physique mais aussi par son enfance.
Dans cette esprit, Sfar a choisit d'inclure dans l'histoire un personnage issu de son imagination, une marionnette assez hideuse qui l'influence du "mauvais coté". Et cette idée, certes assez déconcertante au début, brille par son originalité et s'intègre parfaitement dans la forme onirique et poétique que prend le film.
Cela est d’ailleurs plus flagrant dans la première partie du film, qui relate son enfance d’enfant timide plus intéressé par la peinture que le piano et qui doit apprendre ce que c’est qu’être juif sous l’occupation. Les scènes recouvrant cette période, ainsi que celles relatant ses premiers pas dans des piano bars, sont très réussies, et plus particulièrement la rencontre avec Boris vian/ 5 minutes de douce folie avec un Philippe Katerine totalement surréaliste..
Ensuite, et même si Laetitia Casta en Bardot est absolument saisissante, sans oublier Eric Elsomino l’acteur jouant Gainsbourg qui offre une composition ébouriffante sans jamais verser dans l’imitation, on a la nette impression d’assister à une succession de sketches de valeur inégale, et la dernière partie sur la descente aux enfers de celui qu’on appelle désormais Gainsbarre est d’ailleurs totalement expédiée de façon trop désinvolte..
Cela étant, Gainsbourg reste une tentative très convaincante de mélanger imaginaire de bande dessinée et chanson française, à tel point que je rève désormais de l’dapatation sur grand écran a mise en image de la vie de ce génie de la chanson qu’était Pierre Bachelet par Zep !!!