Last night: questionnement sur l'infidélité
Pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, la jeune irano-américaine Massy Tadjedin s’offre un casting aussi clinquant qu’international : Joanna (l’anglaise Keira Knightley), qui a eu autrefois une amourette avec Alex (le français Guillaume Canet), est mariée depuis quatre ans à Michael (l’Australien Sam Worthington) qui n’est pas insensible au charme de sa collègue Laura (la cubaine Eva Mendès). Au cours de la même nuit, entre New-York – où Joanna va recroiser par hasard Alex - et Philadelphie – où Michael part en voyage d’affaires avec Joanna, le couple va se retrouver chacun de son côté confronté à la tentation. Y céder ou non constitue tout l’enjeu dramatique de cette Last Night.
Mais la vraie question que pose le film est bel et bien la suivante : qu’est ce qui est le plus grave, succomber à la tentation physique sans s’y engager émotionnellement ou l’inverse ?
D’un côté, Keira Knightley et Guillaume Canet emportent la palme. Ils sont le duo dans lequel on peut le plus se retrouver. Que ce soit dans leurs forces ou faiblesses face à la façon d’aborder le sentiment amoureux, cela sonne totalement juste. En revanche, l'autre couple est plombé par la prestation monolitique de San Worthinton qui n'exprime aucune émotion. Et ce déséquilibre rend le film quelque peu bancal.
Malgré cette réserve, Massy Tadjedin a réussi à en faire de Last Night un film très sensible et juste, sur les sentiments amoureux, un comme on en voit finalement assez peu. Par des plans serrés, elle nous invite à palper la tension sexuelle qui anime ses personnages, l’infidélité émotionnelle ou charnelle, sans jamais porter de jugement sur leurs choix.