Il faut qu'on parle de Kevin, livre choc et boulversant
À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades d'école, un employé de la cafétéria et un professeur. Dans des lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva, sa mère, retrace l'itinéraire meurtrier de Kevin... Une histoire d'horreur au sens propre du mot révélée crûment, mais un livre de plus de quatre cents pages que l'on dévore compulsivement dans l'espoir jusqu'à la toute fin de découvrir et comprendre peut-être: pourquoi...?
Ce parti pris de Lionel Shriver (une femme,comme son nom ne l'indique pas) de relater cette histoire après les faits, sous forme de lettres adressées au père absent, est brillante. Dans ces lettres, Eva révèle beaucoup plus que ce que Franklin connaît et surtout ce qu'il a bien voulu reconnaître...
Pour moi, Il faut qu'on parle de Kevin reste le plus grand livre que j'ai pu lire au cours de l'année 2008. Il faut qu'on parle de Kevin se compose exclusivement de ces lettres retracant la vie avant même sa conception ,pendant et après de son fils responsable d'un carnage dans son école.
Eblouissant de maitrise et de perfection, c'est un livre qui ne peut laisser personne indemne après la lecture. On ressent comme un vrai coup de poing aux tripes devant cette histoire parfaitement menée dont les rouages vous broient petit à petit le coeur.
Face à cette peinture sans concession aucune ,mais également pleine de sensibilité de l'héroïne de sa relation avec son fils, le roman n'oublie pas également d'aborder en toile de fond la société américaine en général, et notamment le port d'armes gratuit et cette violence banalisée qui fait qu'un adolescent peut entrer dans un lycée et y ouvrir le feu, mais tout cela est décrit sans aucun manichéisme et simplisme, ce qui rend ce livre poignant de bout en bout, jusqu'à un final absolument bouleversant. A noter que le livre a fait l'objet d'une adaptation cinématographique qui sera présentée en sélection officielle à cannes en 2011.
Peut etre bientot une chronique un livre, un film, une même vision en perspective ?