Demaison s'évade dans les salles de spectacles
Francois Xavier Demaison a quand même une destinée hors du commun : c’est l’histoire d’un mec, trader à New York, qui a tout plaqué suite au 11 septembre, et qui est devenu en peu de temps un acteur qui compte dans le cinéma français, nominé aux césars en 2008 pour son rôle de Coluche dans le film éponyme- mais pas terrible- d’Antoine de Caunes.
Mais avant d'arriver à ce firmament, Demaison a tenté l’aventure du one man show et c’est à cette occasion qu'il a été découvert par l’acteur et producteur Samuel le Bihan qui l'a fait connaitre au tout Paris .
5 ans après son 1er spectacle en solo, et auréolé de sa carrière reconnue au cinéma (j’avais bien aimé sa composition dans le tordant Tellement proches) , Demaison revient sur les planches avec un nouveau one man show, qu’il rode actuellement en province avant de le présenter sur la capitale, au théâtre de la gaité Montparnasse à la rentrée 2011.
Comme il jouait dans un café théâtre à deux pas de chez moi, je me suis empressé d’aller voir de très très près (les 2 premiers rangs ont été copieusement arrosés comme souvent dans ces cas là) ce qu’il donnait sur scène.
En fait, Demaison, qui avait quand même suivi le Cours Florent avant d’embraser la carrière moins précaire de fiscaliste, est un vrai comédien de formation, et il est donc légitime que plutôt qu’un stand up, très à la mode ces dernières années, grâce notamment au Jamel comedy Club , Demaison nous propose une galerie de personnages très éloignés de lui qui lui permet de livrer des compositions assez délirantes et plutôt savoureuses.
Ainsi, tout au gré de son tour de scène, nous faisons connaissance avec une bourgeoise qui a ouvert une chambre d’hôte très luxueuse en plein desert marocain et qui s’ennuie à mourir, un gynécologue italien qui a une perseption toute particulière de son travail, un directeur du théâtre qui fait beaucoup penser à Jean Claude Brialy, sans oublier un masseur/ voyant (il parait que de telles profession existe réellement) qui a un moyen assez radical de lire l’avenir. Mais sa composition la plus hilarante est sans doute le personnage de Bitou, un petit castor héros d’un conte pour enfant qui va connaitre les affres de la boisson.
Personnellement, hors ce moment de fou rire, son spectacle n'a pas tant que cela sollicité mes zygomatiques.
La faute certainement à l’écriture, certes assez soignée, mais qui n’évite pas certains clichés et facilités, et qui surtout manque quand même d’un peu de méchanceté (sauf en quelques occasions) et d’originalité.
Il est vrai cependant que , comme je suis plus friand de stand up (celui de Fabrice Eboué vu en février à la salle rameau m’avait fait pleurer de rire) que spectacles basés sur des galeries de personnages qui me paraissent toujours un peu trop outrées et déconnectés de la réalité, je ne suis pas forcément le mieux placé pour juger de son réel potentiel.
D’ailleurs, les 100 personnes présentes dans la salle semblaient ravies et lui ont réservé un triomphe, qui laisse augurer de son possible prochain triomphe à Paris.