Fahrenheit 451, un classique de la SF mis au grill
Dans mon challenge: "et si on essayait de s'ouvrir à d'autres horizons littéraires grace à mon jury de quartier?", et après Une promesse de Sorj Chaladon, critiqué ici il y a quelques temps, la lecture de Farhenheit 451 a été l'occasion pour moi de m'attaquer à un grand classique de la Science Fiction dont j'avais beaucoup entendu parler.
Le livre a d'ailleurs été adapté au cinéma par l'immense François Truffaut dans son seul livre tourné en langue anglaise, mais là non plus, j'avais ignoré l'oeuvre, toujours à cause de mon manque de goût pour le genre.
En effet, Farhenheit 451 est, selon certains, reconnu comme un vrai livre culte de SF au même titre que 1984 de Georges Orwell ou La fin du monde de Barjavel (deux livres que je ne me souviens pas d'avoir lu, ou alors, il y a très trés longtemps), donc l'occasion faisait le larron pour un peu combler mes lacunes dans les classiques des genres littéraires que j'ai tendance à snober.
Dans la préface de cette réédition en poche, le traducteur actuel de Bradbury insiste sur la portée de ce roman lors de sa publication en 1953, et sur le fait qu' à l'époque, les romans d'anticipation étaient très peu nombreux, d'où des codes de vocabulaire que les gens n'avaient pas et qu'il fallait essayer de leur faire. Le problème est que pour moi, n'ayant jamais adhéré à ce genre de romans, les "robots limiers" qui sont des personnages réccurents et un peu effrayants du livre sont quelque peu difficile à représenter.
Cela étant, ne faisons pas trop preuve de mauvaise foi: ce roman reste quand même plutôt facile d'accès, contrairement par exemple à des romans plus abscons pour les néophytes (comme ceux de Philip K Dick ou Isaac Asimov), et le thème du livre ne peut qu'interpeller le littéraire que je suis. Imaginez en effet une société où le livre est l'objet à proscrire totalement de toutes les habitations, et où des pompiers sont chargés de brûler les bibliothèques, et le cas échéant les personnes qui se montreraient trop attachés à leurs bouquins.
La charge de Bradbury est ainsi d'une férocité terrible: les livres, qui donnent à penser et à s'éduquer sont à éliminer de cette société totalitaire, au profit de la télé, pur divertissement qui empêche le cerveau de fonctionner. Du coup, forcément, ce roman écrit il ya 60 ans garde une force et une actualité cuisante, et on peut s'empecher de penser aux propos de Patrick Le Lay, l'ancien PDG de TF1 et "son temps de cerveau disponible".
Alors, même si le style peut paraitre un peu désuet et manquer d'un peu de tension, le thème est suffisament puissant et visionnaire pour le classer parmi les incontournables et le découvrir, même pour les allergiques à la SF.