Baz'art  : Des films, des livres...
9 septembre 2011

La ronde des innocents: un frère et passe

la-ronde-des-innocentsSi j'ai l'habitude de défendre assez ardemment la chanson et le cinéma français, par rapport à la production étrangère, et notamment anglo/ saxonne j'avoue  trouver  généralement que les romans français, tous genre confondus, n'arrivent pas à la cheville des romans étrangers, et là encore, particulièrement des américains.

Et malheureusement, ce n'est pas le Prix du meilleur polar Point à laquelle je participe cette année qui va me faire changer d'avis. En effet, sur les 9 titres composant cette sélection, un seul était français, et même si il m'en reste encore 2 à lire (des polars d'Europe du Nord ), le représentant français est, pour moi, et de loin, le plus faible de la compétition.

Outre son pays d'origine, il faut dire que ce 1er roman partait avec un second handicap à mes yeux, certes totalement subjectif (qui a dit que j'étais le roi de l'objectivité?), à savoir que l'auteur est Valentin Musso, qui n'est autre que le frère de Guillaume. Et Guillaume Musso, comment je peux dire sans être trop condescendant? Disons simplement que je ne trouve pas que c'est le styliste le plus brillant de la littérature française).......

Alors évidemment, être le frère d'un écrivain médiocre ne veut absolument pas dire qu'on a hérité du (manque de) talent de son fraternel, mais on ne peut s'empecher de penser que ce n'est pas forcément bon signe, et qu'en plus, il peut avoir utilisé son nom  de famille pour être publié plus facilement qu'un anonyme.valentin musso

Ce qui est d'ailleurs assez amusant, c'est de voir que La ronde des innocents commence par la mort d'un frère, celui du narrateur (du moins d'une partie du récit; l'autre partie suivant à la 3e personne une lieutenant de police enquetant sur un meurtre, avant que les 2 histoires ne se croisent à la fin), comme si Valentin Musso avait aussi besoin de "tuer le frère", dont la notoriété dans la famille doit être imposante.

Bref, cet homme, qu'on commence à suivre à partir du moment où l'on retrouve le corps de son frère en pleine montagne, et victime de mutilations horribles, est Vincent, un ancien flic devenu photographe ermite dans les pyrénnées et qui va forcément retrouver ses vieux réflexes de policier pour retrouver la trace des meurtriers de son frère. Cette quête va lui réserver des grandes surprises, notamment lorsqu'il va vite se rendre compte que son frangin avait un fils et une femme, dont Vincent ignorait totalement l'existence.

Bon, là, il faut déjà accepter l'idée que deux frères juste un peu brouillés se voient tellement peu que l'un  arrive à cacher l'existence de sa famille à l'autre  pendant 18 ans, et pourtant, le récit qui suivra ira encore bien plus loin dans l'invraisemblance: sans trop déflorer l'intrigue, figurez vous que le neveu du narrateur est en fait un enfant prodigue, doté de pouvoir absolument exceptionnels, et que du coup, il est activement recherché par une sorte de société secrète qui font des expériences sur les enfants surdoués....

N'en jetez plus, la coupe est pleine: il est vrai que j'ai souvent du mal avec ce genre de récit, à la Jean Christophe Grangé, peuplé de complot, de scientifiques pas très nets, et autres pouvoirs surnaturels, ou alors, il faut que cela soit traité avec énormément de subtilité et de sobrieté (comme dans la guerre des vanités de Marin Ledun) et dans le cas présent, la dernière partie achève de faire basculer l'histoire dans le grotesque.

Si je ne suis pas trop de mauvaise foi, je sauverais quand même quelques qualités à ce livre, puisque avant qu'il ne se mette définitivement en place, les premières places du puzzle peuvent intriguer, et certains passages, notamment ceux avec le lieutenant de police, même s'ils ne révolutionnent pas le genre, tiennent plutôt la route. Mais outre l'histoire, j'ai quand même eu du mal avec le style de l'auteur, vraiment trop maladroit par moments : certains passages passent du "je" au "il" dans la narration sans cohérence aucune, et certaines figures de style sonnent vraiment fausses et scolaires.

Encore une fois, j'avoue ne pas trop comprendre ce que ce livre fait réellement dans cette sélection, par ailleurs d'excellente tenue.

prix meilleur polar

  

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