le coup de griffe: l'arbre de Julie Bertucelli
Bon, je vous rassure immédiatement : pour mon retour du coup de griffe, je vais y aller doucement, c'est plus une grifounette un peu molle que je vais aller donner au film l'Arbre, présenté à la clôture du festival de Cannes l'année dernière (cette année, ils avaient choisi les Biens aimés pour la clôture, perso, je trouve qu'il ya une grosse différence qualitative entre les 2).
A vrai dire, il s'agit en fait plus d'une petite déception que d'un gros coup de gueule. En effet, le film est loin d'être totalement dépourvu de qualité: l'arbre est en fait le récit de reconstruction après un deuil (encore un film super gai, vous allez me dire), celui du père d'une famille de 4 ans qui meurt jeune d'une crise cardiaque et dont la voiture s'encastre dans l'arbre de la propriété familiale.
Du coup, la fille cadette du clan, persuadé que l'esprit de son père réside dans cet arbre, va le chérir et le protéger coute que coute, alors même qu'il menace de faire effondrer la maison. Cet arbre va cristalliser en lui tout l'amour de la filette, qui était la préférée de son père.
Nous voyons évidemment la portée métaphorique de l'histoire : l'arbre résiste à tout changement et on peut imaginer que c'est le père qui montre son désaccord face à la nécessité de faire le deuil (la mère aura une aventure avec un autre homme, mais c'est l'arbre qui fera capoter l'histoire. Sur le papier, ce postulat a de quoi bouleverser, mais sur l'écran, Julie Bertucelli préfère se focaliser sur cet une ode à la nature que n'aurait pas reniée Terence Malik.
Cet arbre, majestueux, aux milles et une ramifications, est un vrai personnage à part entière, mais filmé sous toutes ses coutures, avec le moindre bruissement de vent qui n'échappe pas à la caméra, tout cela manque quand même un peu de chair et d'enjeu.
Bref, je me suis quand même gentiment ennuyé à la vision de ce film, dont l'approche m'a semblé trop esthétisante et pas assez frontale.
Par contre, comme beaucoup de personnes de ma généraiton, j'adore toujours autant Charlotte Gainsbourg et suis prêt à la suivre dans tous ses rôles. Et c'est sans doute grace à Miss Charlotte que ma griffe n'est qu'une petite grifounette!!!