Chez les grands réalisateurs, on retrouve souvent une même thématique et des obsessions qui leur permettent de former un univers reconnaissable entre tous. Mais cela ne suffit pas, car le problème est qu'on peut retrouver aussi ces mêmes constantes chez les cinéastes plus..... médiocres.
Prenons l'exemple du metteur en scène Yann Samuel, puisque c'est de lui dont il s'agit. Ce homme, qui semble sympathie au demeurant, a une obsession thématique qu'il ressort de film en film, dès son premier Jeux d'enfants jusqu'à son dernier, la guerre des boutons (celui avec Chabat et Elsonimo) : l'enfance, son innocence et sa cruauté parfois. Et ici dans L'âge de raison sorti l'année dernière sur nos écrans, c'est bien avec Jeux d'enfants que la similitude est la plus forte car le scénario est trés proche (le besoin pour des adultes un peu paumés de se raccrocher à son enfance où tout était tellement plus beau et plus simple), et tous les deux empreints d'une vraie candeur assumée, mais hélas, qui cotoie dangereusement le ridicule.
Ici, tout parait téléphoné dès les premières scènes -qui frappent également par la trés mauvaise post- synchronisation des dialogues-. On aura trés vite compris que le personnage joué par Sophie Marceau est une business woman qui a réussi dans la vie (professionnelle et amoureuse) mais qu'il lui manque quelque chose pour être pleinement heureuse: son innocence et sa naïveté de jeune fille. Heureusement les mystérieuses lettres qu'elle va recevoir le jour de ses 40 ans va lui permettre de retrouver la flamme qui l'animait petite.
L'histoire pourrait être belle, si elle ne véhiculait pas autant de clichés et de stéréotypes derrière elle, et surtout, si tout ne semblait pas aussi figé à l'écran : des décors aux dialogues, tout a un vrai parfum de naphtaline.
Personnellement, le seul petit plaisir que j'ai pu trouver au film réside dans le lieu où il se déroule : Lyon, et plus précisemment le quartier trés moderne de la Cité Internationale où je traine mes bottes assez souvent.
Le film n'a pas connu le succès escompté, et ce, malgré la présence de l'actrice préférée des français qui en général enchaine les succès au box office : Sophie Marceau, qui, on doit l'avouer, a quand meme une belle tendance à mal choisir les films dans lequel elle joue.
C'est vrai, quoi à une ou deux ecxeptions près, elle joue pas que dans des chefs d'oeuvre, la Miss Marceau (j'ai pas dit la mime) et hélas, cet Age de Raison ne changera en rien la donne.
Même s'il se laisse globalement regardé il y a beaucoup de creux, de stéréotypes et de facilité. Au final il ne transcende pas du tout et du coup on l'oublie très vite. Dommage car l'idée de fond est pas mal...