2 days in New York : Julie Delpy ne ménage pas ses chers frenchies
Comme pour Detachment dont je vous parlais récemment sur ce blog, j'ai remarqué qu'un autre film récent ne faisait pas du tout l'unanimité entre les blogueurs et la presse ciné traditionnelle.
Ce film, c'est 2 days in New York, le tout dernier film de Julie Delpy qui fait suite à 2 days in Paris, sorti il y a 3 ans, et dans lequel l'actrice-réalisatrice française de sang et américaine d'adoption se moquait déja des différences culturelles entre ses deux pays de coeurs.
Si la plupart des journalistes ciné ont applaudi des deux mains l'audace et l'humour de Julie Delpy, réalisatrice qui est d'ailleurs, en règle générale, plutôt bien appréciée par une bonne partie de la critique, j'ai lu au contraire sur pas mal de blogs, des critiques tres assassines du film (notamment la chère Madimado, justement spécialisée, comme son sous titre l'indique, dans les critiques assassines) qui reprochaient à la cinéaste son regard condescendant, voire même ridicule, sur cette famille de français (la sienne) à l'assault de la grosse pomme.
De mon coté, et contrairement à Detachment, j'avoue, après la vision du film, plutôt me ranger du côté des journalistes professionnels, tant 2 days in New York, qui n'est évidemment pas le chef d'oeuvre du siècle, m'a fait passer un moment assez jubilatoire, alors même qu'en général, je suis assez mauvais public dans le domaine des comédies.
Certes, Julie Delpy n'y va pas avec le dos de la cuiller pour peindre ces personnages français, et dans son premier volet, l'écriture était sans doute plus fine, plus ciselée. En même temps, aussi too much sont ces 3 français en goguette, ils ne m'ont jamais semblé être caricaturaux, tant leurs extravagances et leurs cotés complétement décalé détonne dans la comédie traditionnelle.
Si je peux comprendre que le miroir que nous renvoie Delpy sur ces français peut un peu irriter, j'avoue que,de mon coté, j'ai bien apprécié que, pour une fois, le cliché traditionnel soit renversé : ce sont les français, et non pas les amerloques qui font office de beaufs idiots et mal dégrossis, alors que les ricains paraissent léttrés et assez consternés par l'inculture des frenchies. Et ce décalage entre ces deux mondes opposés donne lieu à des situations vraiment réjouissantes, comme ce dialogue de sourd entre le copain de Julie Delpy joué par un Chris Rock à mille lieux de ses rôles habituels et ces français qui comprennent si mal l'anglais, alors qu'ils sont persuadés de manier la langue de Shakespaere à la perfection.
Et malgré le trait un peu appuyé dont use parfois Julie Delpy pour peindre ses compatriotes, on sent quand même une vraie tendresse pour cette famille de marginaux, ces doux félés qui rayent les portières des BMW, fument des joints dans les ascenseurs, se balladent à poil dans toutes les pièces, bref qui s'affranchissent de certains interdits qui fleurissent encore plus dans la patrie de l'oncle Sam.
Et comme dans le premier volet (sans doute encore plus drôle que le second), cette tornade familiale va sérieusement mettre à mal la relation entre Delpy et son amoureux, ce qui met , et heureusement, un peu de sentimentalisme dans cette comédie parfois complétement barrée (un peu trop parfois, comme dans la scène de la vente de l'âme et de sa "récupération").
Ce qui est sur, en tout cas, c'est que Delpy possède de l'audace et du chien, et que ses films ne ressemblent à aucun autre qu'à elle, et on ne peut pas dire cela de toutes les comédies qui sortent.sur nos écrans de cinéma.