J'ai passé ma semaine avec... Elie Semoun!!!
Ah, le gros titre à la Ici Paris que je vous ai concocté aujourd'hui, juste pour vous appâter.. Enfin vous appâter, c'est vite dit : le sex appeal d'Elie Semoun n'étant pas forcément évident, j'aurais eu, je pense, un peu plus de lecteurs sur ma page du jour, si, dans mon titre, je l'avais remplacé par "Jude Law" ou "Romain Duris"...
Quoiqu'il en soit, la semaine je ne l'ai pas réellement passé en tête à tête avec l'inventeur des célèbres petites annonces, mais bien évidemment par écran et salles de spectacle interposées.
En effet, à deux jours d'intervalle, je suis allé, d'abord avec mon fils, voir le film dans lequel il est actuellement à l'affiche, Les Vacances de Ducobu, puis en solo, voir son spectacle de one man show, Tranches de vie, mis en scène par Muriel Robin et qu'il tourne actuellement en province après un long passage sur Paris au Trianon.
Bien évidemment, je n'aurais pas fait ma cure "seimounesque" si je n'aimais pas Elie Semoun dans sa globalité, que ce soit l'artiste, depuis ses débuts en duo avec feu Dieudonné jusqu'à sa carrière scénique solo, en passant par ses petites annonces (avec modération quand même), sans oublier l'homme et ses engagements, qui me séduisent plutôt, comme vous pouvez vous en douter.
Cela dit, j'avais un peu peur de faire une petit overdose d'Ellie Semoun, surtout au cinéma, car il faut avouer qu'on ne peut pas dire que le 7ème art lui ait offert des rôles marquants.
Bref, Les vacances de Ducobu, je n'y serais peut etre pas allé le voir de mon plein gré, ni mon fils d'ailleurs, qui n'en avait jamais entendu parler, mais j'ai gagné des places sur le site de Lucky Sophie et comme je ne décline jamais des invitations, on y est allé, sans voir le premier volet, l'élève Ducobu, sorti il y a moins d'un an, et qui a connu un vrai beau succès en salles d'où cette seconde partie, et nous avons passé un fort agréable moment. Et on peut remercier Elie Semoun qui y est pour beaucoup, tant les moments les plus drôles du film sont dû à son abattage, et à sa folie.
Il faut dire que le personnage de l'instituteur Latouche, caricature d'autorité sur pattes, est du pain béni pour Elie Semoun, tant il semble sorti de ses personnages de spectacle. En jouant sans frein à main (autrement dit, en cabotinant à fond) ce personnage odieux et pathétique, Elie Semoun s'en donne à coeur joie et ne boude pas son plaisir. Il est vrai que le cinéma lui donnant peu d'opportunités pour se lacher comme sur scène, on voit bien qu'ici, il eu un tel bonheur qu'il a eu de jouer ce type veule et usant de son autorité de petit dictateur sans cervelle qu'il en a bien profité. Sans oublier qu'il joue aussi la propre mère de Latouche, qui découvre les joies d'Internet et de Skype, en pertubant son fils et sa bien aimée à tout moments, et ces moments complétement burlesques et assez hilarants semblent provenir directement des petites annonces.
Quant au film en lui même, mon fils et moi avons bien apprécié le petit parfum d'aventure qui flotte sur la fin, et qui emmène Ducobu, et Semoun/ Latouche qui enfile cette fois un pantacourt et sa veste d'Indiana Jones de pacotille pour suivre Ducobu sur une île maudite sur la piste d'un trésor. Bref, le film fait penser un peu aux Gonnies, un peu aux sous doués en vacances, aux "Bronzés", et si l'acteur qui joue Ducobu est assez mauvais, j'ai vraiment plutot été agréablement surpris par l'ensemble.
Du coup, je suis allé sans l'once d'une hésitation voir, dans foulée, voir son spectacle solo. En même temps, même si sa prestation dans le film ne m'avait point convaincu, je n'aurais pu me défiler, vu que ce spectacle était un cadeau de ma bien aimée.
J'avais déjà eu l'occasion de le voir une fois sur scène, mais cela remonte à mes années parisiennes. C'était sur la minuscule scène du Point Virgule où la proximité avec l'artiste qui s'essayait à son nouveau one man show de l'époque m'avait fait écrouler de rire à maintes surprises, beaucoup plus que je n'aurais pu le croire.
Si tous les humoristes gagnent à être vus sur scène, cela est encore plus vrai pour Elie, tant je souris simplement devant ses prestations télévisées et me gondole vraiment devant ses prestations lives.
J'ai pu vérifier ce décalage dès le début de son spectacle, l'humoriste nous surprenant dès le début de son spectacle, en abandonnant temporairement les sketches pour une sorte de stand up dans lequel il évoque sa (réèlle) passion des jardineries dans une confession inattendue et vraiment tordante..
.A la fin du spectacle, il revient à une ultime phase de stand-up, dans lequel il affiche son exaspération à l'égard des cinquantenaires séniles dont il refuse de rejoindre le contingent.Là encore, le comédien fait mouche dans cette partie aussi touchante que désopilante.
Entre ses deux parties plus intimes, Elie Semoun revient à des sketches plus traditionnels dans lesquels il nous livre, fidèle à lui même une galerie de loosers lâches et pathétiques, dans des situations du quotidien qui prennent des tournures parfois catastrophiques, souvent ridicules et, en tout cas toujours hilarantes. En abordant des thèmes plus grinçants et sombres que prévus, comme le handicap (il joue un type en fauteuil roulant poussé par un nain). la solitude des personnes âgées ou encore (son thème de prédilection) la lâcheté masculine, Elie Semoun est là en terrain totalement conquis. Un défilé de personnages, des situations délirantes et un texte ciselé, taillé sur mesure pour lui.
Semoun enfile le costume d'un mec très moche, ravi, car il a rencontré une bombe atomique… aveugle, à laquelle il va raconter qu'il est milliardaire. Il campe également le rôle d'un mec qui rencontre sa belle- famille, dont les membres sont tous à moitié drogués et / ou fous. De cette famille complètement barrée (dont il joue tous les membres, grande performance) au veuf exécrable le jour de l’enterrement de sa femme, Elie Semoun montre les aspects les plus sombres du genre humain et prend un malin plaisir à tourner en ridicule ses personnages. L’occasion pour tous d’en découvrir des nouveaux mais également de renouer avec Mikeline, Kevina ou encore Toufik, ses personnages fétiches, dont c’est visiblement la dernière apparition. Le public ravi, où tous les âges et les profils sociaux se cotoient, acclame l’artiste et lui offre une standing ovation entièrement mérité.
Bref, voilà une bien agréable semaine passée en compagnie d'un bien chic type (ses salutations finales ne semblaient vraiment pas feintes) et surtout tellement brillant.
Exclu : une Tranche de vie d’Elie Semoun