...Un bon été, et avant cela, un bon printemps aussi. Résumons nous bien si je veux être plus clair : il y a encore quelques mois, et comme beaucoup d'autres français, le nom de Bon Iver m'était totalement inconnu. Puis, trois fois coup sur coup, et au cours du même mois, celui de mai; j'ai entendu parler de ce groupe US de folk music, au nom dérivé de l'expression française "Bon hiver" (euh, qui utilise encore cette expression, au fait? ) .
La toute première fois, c'était en découvrant la programmation du Festival Nuits de Fourvière dans lequel il apparaissait, avec une présentation fort alléchante sur le papier :
"Révélé comme un nouveau prodige folk, Bon Iver s’ouvre depuis à une pop sophistiquée. L’émotion ressentie lors de la découverte du "premier album de Bon Iver avait quelque chose de miraculeux. Dans une période d’explosion du nouveau folk mondial, Bon Iver réussissait à sortir du lot par ses mélodies épurées et la sincérité de ses textes, composés après une déception amoureuse. Enregistré dans une cabane au fin fond du Wisconsin, cet album laissait penser qu’on avait affaire à un puriste folk, solitaire et mélancolique. Son deuxième disque rectifie avec panache : simplement intitulé Bon Iver, il montre une autre facette de Justin Vernon, moins sombre et plus arrangée, avec guitares électriques, cordes et synthétiseurs. Un éclectisme qui lui a valu de travailler à la fois avec les rockers avant-gardistes de The National et le rappeur Kanye West".
Décrite ainsi, la destinée de ce Bon Iver, ou plutôt de Justin Vernon, le chanteur et leader du groupe, a largement de quoi aiguiser la curiosité de tout amateur de musique folk music: l'histoire de ce type qui s'enferme plusieurs mois dans une cabane après une rupture amoureuse pour enregistrer tout seul un album folk déchirant en diable ne peut qu'inciter le curieux que je suis à aller écouter l'album en question "For Emma, Forever Ago ( Emma étant la méchante briseuse de coeur) et à le trouver efffectivement incroyable de talent et de mélancolie.
En revanche, ayant les oreilles un peu délicates (même avant ma terrible otite du mois d'avril qui m'a laissé quelques séquelles), j'avoue avoir moins marché à l'écoute de son second album en date, intitulé tout simplement Bon Iver, sorti l'an passé et qui, comme la présentation ci dessus l"indique, a abandonné le coté épuré et mélancolique pour une approche plus péchue et plus élaborée.
Ce qui est certain c'est qu'avec ce grand écart entre les deux albums, pour une maitrise musicale parfaite ( même pour le second album, reconnaissons le en toute honneteté), le groupe commenca visiblement à etre remarqué par à peu près tout le monde en 2011, (excepté moi donc), et notamment par Jacques Audiard, qui, bouleversé par l'écoute de cet album choisit d'en intégrer plusieurs titres dans la bande son de son dernier film De Rouille et D'os. C'est donc là, que, pour la deuxième fois du mois de mai, j'entendis parler de Bon Iver, et toujours en bien, vu l'utilisation parfaite des morceaux du groupe illustrant deux des scènes les plus fortes du film.
Et Bon Iver eut également droit aux faveurs des hits parades et des radios FM, mais indirectement, car Justin Vernon est le créateur d'un tube que tout le monde (même moi) a forcément écouté durant cette année 2012, Skinny Love, interprété par la jeune Birdy, qui est notamment un triomphe au TOP 50 ( si si, le TOP 50 existe encore, et je n'en rate pas un épisode ou presque). Je n'ai pas fait immédiatement le lien entre ce morceau et Bon Iver, mais quand je l'ai fait, c'était évidemment...au mois de mai!!!:o)
Bref, maintenant que je connaissais si bien Bon Iver, il était donc logique que j'aille le voir jouer en live dans le cadre de ces fameuses Nuits de Fourvière, ce que j'ai fait grâce au journal Libération qui m'a sympathiquement invité (merci à eux.) pour la soirée de lundi dernier, le second concert que j'ai pu voir cette année dans ce toujours aussi extraordinaire lieu.
Après une première partie (le groupe My Brighest Diamond) devant lequel je suis resté totalement hermétique, Justin Vernon, accompagné arriva vers 22H30, une fois la nuit bien installée sur l'amphithéâtre.
Et devant le nombre de musiciens qui l'accompagnait (8 en tout), je me suis dit que le ton du concert ressemblerait plus à son second album qu'à son premier, à savoir résolument plus rythmé et instrumental.
Et si ce fut effectivement le cas, avec une tonalité bien moins folk que rock, voire même électro psychodélique par moments, la vision de ce concert fut quand même un excellent moment, et même assez magique par moment.
Il faut dire que le groupe avait mis les petits plats dans les grands, avec notamment un décor et une scénographie assez incroyable : des jeux de lumières qui contribue à nous faire plonger dans l’univers un peu fantasmagorique du chanteur avec toiles d'araignées pendues et plots lumineux: A chaque jeu de lumière, ces toiles s’animaient, pour disposer, comme en ombre chinoise, des couleurs et des images projetées.
Ce décorum contribuait énormément à l'athmosphère féérique du show, notamment dans les périodes où les guitares électriques se calmaient un peu.
Car on se refait pas, les morceaux que j'ai préféré du concert étaient les plus intimistes, à vrai dire tous ceux que Justin Vernon chantait seul à la guitare, et notamment sa version de Skinny Love, assez éblouissante. J'ai donc un peu regretté que ces instants ne soient pas plus nombreux, comme j'ai regretté l'absence du morceau The Wolves, un des titres figurant dans la bande originale du film De Rouille et d'Os.
Mais malgré ce petit bémol, le concert fut quand même bien mémorable, et les rares blogueurs présents à cette soiréelivre d'ailleurs des témoignages assez saisissant sur ce show.
Et d'ailleurs, à ce propos, si vous voulez avoir un compte rendu du concert un peu différent du mien, allez lire celui, superbement écrit de Soul Kitchen ,sans oublier celui, totalement enthousiaste, de mon pote Antony,
Et je vous laisse avec un extrrait tiré d'un concert privé d'un extrait tiré du premier album de Bon Iver,celui qui,vous l'aurez compris à la lecture de l'article m'a quand même le plus emballé, et de loin.
http://soundcloud.com/boniver