Au départ, je dois vous avouer que je ne suis un féru ni de cinéma coréen ni de films de guerre (et même des prétendus chefs d'oeuvre du genre, comme Il faut sauver le soldat Ryan).
Pourtant, lorsque Wild Side m'a si gentiment proposé de recevoir et de chroniquer le film Far Away dont le DVD est sorti le 1er aout, et qui est un film de grand spectacle se déroulant durant la seconde Guerre Mondiale du coréen Hang Je-gyu, réalisateur de Frères de sang, j'ai accepté sans hésiter, et vous savez quoi?
Après la vision du film, je n'ai nullement régretté de l'avoir fait, tant Far Away est une oeuvre réussie sur (presque) tous les tableaux.
Le film est en effet une très grande fresque épique, à la façon dont Holywoodienne le fait avec un vrai brio depuis la nuit des temps ( à la manière de David Lean), une saga où les petites hisoites individuelles rejoignent la grande avec un grand H.
L'histoire, inspirée d'une histoire vraie, nous est racontée sur plusieurs décennies, à travers la rivalité entre deux hommes que tout oppose à priori, et que le destin va prendre un malin plaisir à réunir à plusieurs moments charnières de leur vie.
L’un de ces hommes est coréen, Jun-shik Kim, fils du gardien de la propriété d’une riche famille japonaise, l’autre japonais, Tatsuo Hasegawa, fier de sa nation et persuadé de sa supériorité en tout sur le reste du monde, et une rivalité sportive, puis liée à la guerre modifiera à jamais leurs relations. De bataille en bataille, un lien quasi-fraternel naitra entre les deux hommes, jusqu'aux scènes finales qui les mèneront aux plages de Normandie pendant le débarquement américain.
Le film ne lésine pas sur les scènes de bataille, parfois un peu trop présentes à mon gôut ( je vous avais dit que les films de guerre, ce n'était pas mon truc à la base), même si je ne peux que m'incliner devant l'efficacité de la mise en scène et le soin apporté au décor et la véracité des combats.
Il faut dire que la production a mis les moyens pour ce qui est à ce jour un des plus gros budgets du cinéma coréen (18 millions de dollars=., battant du coup des records nationaux, que ce soient record en nombre de figurants (16.700), de jours de tournage ( plus de 150 jours). Tout cela se voit bien à l'écran, tant le film est terriblement spectaculaire et soigné, et n'a rien à envier à une production américaine digne de ce nom.
En revanche, j'ai été surpris d'apprendre que le réalisateur a mis 3 ans pour écrire son film car le film pèche un peu à ce niveau : les personnages sont un peu trop schématiquement dessinés, surtout les seconds rôles (comme l'ami d'enfance de Jun-shik Kim dont l'évolution de caractère apparait peu crédible), touchantes certaines situations sont trop prévisibles pour émouvoir vraiment ( sauf les scènes finales, sur les plages du Département, profondément touchantes)
Bref, même si le film lorgne ouvertement vers le cinéma holywoodien, il le fait avec une telle prestance et un tel brio que Far Away nous fait passer un très bon moment de cinéma, et qu'on se demande même un peu pourquoi le film est resté inédit en salles en France, alors que tant d'autres d'un bien plus faible niveau ont les faveurs des distribiteurs.