Retour sur deux comédies réussies de 2011 ( 1ère partie):
Cet été, je me suis fait une petite séance de rattrapage, en DVD ou sur Canal plus, concernant 4 comédies françaises toutes sorties en 2011 et dont j'avais beaucoup entendu parler. La moitié d'entre elles connut un beau succès en salles, l'autre nettement moins, hélas.
Après une petite pause d'un week end (le plus calme de l'année, j'en conviens aisément), je vous parle dès aujourd'hui de deux d'entre elles, une qui a cartonné et l'autre non, et très prochainement, je vous parlerai de deux autres (avec le même pourcentage de réussite, parfait, vous suivez bien) :
1. Les femmes du 6ème étage : un succès bien mérité
De quoi ca parle: Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ?
Carrière du film en salles : Avec plus de 2 200 000 spectacteurs, le réalisateur Philippe le Guay qui avait réalisé des films à la fois drôles, originaux et touchants (Le Cout de la vie, du jour au lendemain), a connu son premier véritable succès public, démarrant bien lors de son mercredi de sortie en février 2011, et bénéficiant ensuite d'un excellent bouche à oreille. J'avais failli à plusieurs reprises voir le film pour partager (ou pas) l'engouement populaire, mais finalement j'ai attendu plus d'un an pour le faire.
Ce que j'en ai pensé :Les femmes du 6 ème étage, sans être un chef d'oeuvre du genre, ne m'a pas du tout déçu : à la fois drôle et touchant, cette satire sociale séduit avant tout par sa justesse, loin des stéréotypes et par le jeu parfait de ses acteurs.
Le parcours de cet homme qui découvre que la place qu’il occupe par défaut n’est pas la sienne est moins légère qu'elle n'y parait, puisque y transparat un vrai discours sur le besoin de liberté et de s’échapper du carcan social, grâce à une rencontre totalement inattendue.
Même si l'histoire peut paraitre un peu convenue et prévisible, elle s'écarte in fine des stéréotypes grâce à l'humanité qui se dégage des personnages, et grâce surtout à son casting.
Cette savoureuse galerie de portraits est en effet interprété par des acteurs en grande forme, emmenée de main de maitre par un Fabrice Luchini qui oublie de surjouer comme il le fait parfois. Et toutes les femmes, qui ont évidemment la part belle dans le film, sont au diapason...
2. Monsieur papa : Kad injustement boudé
De quoi ca parle : Fatiguée de voir son fils idéaliser un père qu'il ne connaît pas, une chef d'entreprise engage un chômeur pour jouer le rôle de l'absent, lui demandant d'être désagréable pour casser le "mythe". Sauf que, petit imprévu, le papa de substitution en question va se prendre d'affection pour ce petit garçon, et vice versa.
Carrière du film en salles: Depuis une dizaine d'années, Kad Merrad est devenu l'acteur incontournable du cinéma français, transformant en or tout ce qu'il touchait( Les Choristes, Bienvenue chez les chtis...). Il était donc assez logique qu'il se tourne à la réalisation . Hélas l'acteur bankable n'est pas devenu un réalisateur prolixe. A peine 400 000 entrées lors de sa sortie en juin 2011, pour une comédie française familiale et populaire, c'est bien peu, et c'est le premier vrai accroc dans la carrière de Monsieur Kad. Les spectateurs ont visiblement été décontenancés par le ton du film, pas si léger que cela, et le bouche à oreille fut bien frileux. Même sur les blogs et dans la presse, l'ambiance ne s'est pas réchauffée.
Ce que j'en ai pensé : Au vu du film, je comprend en fait un peu les raisons de son échec au box office, même si, paradoxalement, Monsieur Papa fut pour moi une bien agréable surprise.
Le scénario ne va pas là où l'on attend et du coup refuse les recettes faciles et éculées auxquelles on pense avoir droit : plusieurs fois, on pense deviner le scénario, tant l'histoire nous parait convenue, mais à chaque fois, il nous guide autre part.
Le film prend en effet une tonalité douce amère, illustrée par ce personnage d' ancien directeur financier d'une entreprise de BTP et qui passe son temps libre à repasser le linge de ses voisins et à entraîner une équipe de jeunes au rugby. Un personnage un peu mou, un peu à coté de sa vie, et qui le restera tout au long du film.
Evidemment, les rebondissements manquent un peu, et le spectateur qui veut aller au cinéma voir des gags et des situations attendues peut bouder son plaisir, mais c'est aussi ce qui fait le charme de ce petit film, qui évite le piège du comique lourdaud et téléphoné, et qui réussit même à nous attendrir énormément sur la fin.
Bref, pour sa petite prise de risque, en tournant ce film honnête et sincère, le premier film réalisé par Kad Merad aurait, à mon sens, mérité un meilleur sort.
La semaine prochaine, deux autres comédies françaises de 2011 vus cet été sur le grill... Allez, mouillez vous un peu ( vu la chaleur ambiante, vous pouvez), vous avez des idées?