Au cul du loup : un film à l'image de son réalisateur
Hier, comme je le disais à la fin de ma sélection de la semaine, est sorti un peu en catimini sur nos écran français un film belge dont j'aimerais parler, car en fait j'ai eu la chance de le voir voilà maintenant plusieurs mois en arrière. C'est évidemment dans le cadre du festival du premier film d'Annonay, dont j'ai eu l'immense privilège de faire partie du jury, que j'ai pu voir ce film qui faisait partie de la sélection officielle.
Sur les 8 films de cette sélection, ce n'est que le second film à avoir trouver un distributeur en France, et vu la sortie très confidentielle du film (une dizaine à tout casser; aucune sur Lyon, donc je n'aurais jamais pu voir le film en salles si je n'étais pas allé en Ardèche), j'avais envie de donner un petit coup de pouce à ce film, même si celui ci ne faisait pas forcément partie de mes coups de coeur.
Voilà ce que j'avais pu en dire à l'époque de mes chroniques du festival :
"Il est temps de passer au troisième film de la compétition, et le tout premier présenté par son metteur en scène. Il porte l'intriguant titre d'Au cul du loup", il vient de Belgique , et en fait, c'est le seul de la sélection dont j'avais déja entendu parler avant de le voir, car plusieurs blogeuses belges l'avait chroniqué lors de la sortie du film dans le plat pays . L'histoire est classique (une jeune trentenaire belge, à la vie un peu morne, décide de tout quitter sur un coup de tête pour rejoindre la maison dont elle a hérité de sa grand mère, en Corse), mais pas désagréable à suivre. On pense un peu à "Une hirondelle a fait le printemps" avec Mathilde Seigner et Michel Serraut, sur un thème proche (le retour à la nature et aux choses simples), bref un film aux valeurs irréprochables, mais plus proche d'un téléfilm, bref assez dépourvu d'idées de cinéma. Le film m'a semblé en tout cas bien sympathique, exactement à l'image de son metteur en scène, Pierre Duculot. Ancien prof de lettre et journaliste, ce dernier nous explique qu'il s'est lancé dans le cinéma "en toute modestie pour parler de sujets légers qui ne plombent pas le moral". C'est tout à son honneur, et encore une fois, dès que je fais connaissance avec le réalisateur, j'ai envie d'aimer un peu plus son film. Qui a dit que le professionnalisme à outrance était mon credo? Bon cela dit, j'ai un jeu de mot qui me trotte dans la tête: Pour son film, Pierre en a un peu manqué (Du culot) : je suis assez fier de mon coup, mais j'oserais pas la faire en délibération, j'ai une image de sérieux, pas celle d'un sous Laurent Ruquier..".
Quelques mois après l'avoir vu, après avoir vu une bonne cinquantaine de longs métrages depuis, il ne me reste pas forcément grand chose en mémoire de ce film qui a les défauts de ses qualités. Tellement humble qu'il ne peut en rester grand chose, mais en même temps, sa modestie et sa simplicité font que j'avais envie d'en reparler un peu, pour les gens qui auraient la possibilité de le voir. Et puis, lescorses qui ont pu voir le film sont forcément ravis tant le film donne une belle image du pays, de ses paysages si sauvages et si beaux, et de ses habitants, rugueux au dehors, mais tendres en dedans.
Il faut savoir qu' Au cul du loup est le premier long métrage du réalisateur Pierre Duculot qui, auparavant, n'avait mis en scène que des courts métrages. La mise en scène n'a jamais été l'ambition première de ce professeur de français qui, à 40 ans, a sauté le pas, lassé d'écrire des scénarios que personne ne réalisait. Et si je ne devais retenir une seule chose de ce film, c'est la bonhomie et la gentillesse de son réalisateur, que j'ai eu la chance de cotoyer un peu pendant le festival, notamment lors d'une virée sibérienne de la ville ou lors de notre trajet de retour en voiture. Alors que tant de cinéastes rivalisent d'égos surdiemensionnés, cette générosité évidente d'un type qui ne vient pas du milieu du 7ème art est forcément à saluer.
Et si vous voulez en savoir un peu plus sur sur le film, vous pouvez aller voir son site internet.