le-sacLe nom de Mike Zonnenberg ne vous dit rien? Et si je vous précisais que ce jeune réalisateur de 33 piges a déjà bossé avec Messieurs George Clooney et John Malkovich, vous conviendrez quand même aisément que cela vous pose son homme, n'est ce pas?

Certes,c'était pour les besoins d'une publicité, Nespresso évidemment (bah, quoi d'autre, c'était la seule oeuvre réunissant  ces 2 immenses acteurs), celle où le piano manquait de tomber sur la tête du beau George,  (il était directeur de la création) mais c'était une publicité que je trouvais absolument remarquable, adjectif que j'emploie très ( très ) rarement pour parler de pub.

Un soir, ce réalisateur me contacte pour que je visionne  son nouveau court métrage, "Social Kids- Le sac", et bien qu'il ne me vante absolument pas son parcours, un rapide coup d'oeil sur le synopsis et sur le teaser suffisent pour me convaincre d'accepter la proposition.

Bon, au départ, Mike souhaitait m'inviter à la première présentation officielle du film qui se déroule samedi prochain, soit le 26 janvier  au Cinéma des Cinéastes ( 7, avenue de Clichy 75017 Paris), cinéma que j'ai beaucoup fréquenté naguère mais que, par la force des choses, je fréquente beaucoup moins. 

Bref, ne pouvant décemment pas faire un aller retour Lyon Paris,même pour voir un excellent court métrage, Mike m'a gentiment envoyé le lien pour regarder son film, et j'avoue que le projet et le résultat final sont suffisament ambitieux et réussis pour convaincre mes lecteurs parisiens d'aller faire un tour dans ce cinéma du 17ème.

En fait, ce film  s'appelle SOCIAL KIDS- le sac et il constitue en fait le troisième volet d'une saga de  plusieurs courts métrages qui dépeignent, à travers de courtes comédies sociales, la jeunesse ouvrière du Nord de la France. En fait, les histoires de Léo et sa bande se déroulent au milieu des friches d’une ancienne ville industrielle.
Ces trois volets présentent des histoires décalées, racontées avec humour et cynisme sur une bande son qui décoiffe, voilà le secret de cette saga !

Dans le sac, le 3ème volet de la saga,  commence avec Léo et Paul  jouant au foot sur un des terrains du quartier . En allant récupérer leur ballon sur un terrain vague,  les deux compères trouvent un sac rempli de vignettes de foot. Ils décident de les revendre pour se faire de l'argent. Tout va pour le mieux pour Léo et Paul... Jusqu'à ce que le propriétaire du sac refasse surface...

Bref, rien qu'à voir le pitch, on devine que le film brasse pas mal d'influences et mélange surtout comédie sociale sur la condition ouvrière et films de gangster...le tout sans jamais se prendre au sérieux (tout le monde dans le film part du principe qu'un sac rempli de vignettes de foot est un trésor considérable)... La bande annonce du film,  que vous pouvez voir ici meme, est à tout à fait au diapason :

Et une fois après avoir vu le film, je vous confirme mes impressions de départ : à la fois drôle et prenant, le film bénéficie de l'inventivité de Mike Zonnerberg  au scénario et à la mise en scène, qui nous réserve quelques  belles idées à la fois dans l'écriture ( le chef des méchants s'appelle Maratona, en référence à ses 2 idoles Cantona et Maradona) et dans la réalisation, où l'on voit que le type manie bien la technique. Bref un court bien sypathique que j'avais forcément envie de soutenir

Et comme en plus le type est  aussi sympa que son film, il a bien accepté de répondre à mes questions :

Entretien exclusif avec Mike Zonnerberg, réalisateur des courts métrages Social Kids :

Blog Baz'art : Comment passe t-on d'une publicité avec Clooney et Malkovich à un projet bien plus personnel comme "Social Kids"?

Mike Zonnnenberg : Après la pub Nespresso je considérais que la pub m'avait apporté tout ce qu'elle pouvait m'apporter j'avais envie de m'exprimer artistiquement, sans le carcan marketing alors je me suis tourné vers l'écriture et la réalisation. 

BBA : Est ce que l'idée de faire une saga en court métrage avec les mêmes personnages t'est venu de suite? Qu'est qui a motivé cette approche singulière?

MZ : Ma première étape d'écriture est de créer un univers : un décor, une ville, des personnages, une hiérarchie, un cadre...  Un fois l'univers posé, je crée des liens et des interactions entre mes personnages, c'est ainsi que naissent mes scénarios. Aujourd'hui 3 courts métrages ont été tirés de l'univers de SOCIAL KIDS, mais cette approche ouvre toutes sortes de possibilités : BD, séries, films, clips...
 
BBA:. Qui sont les membres de l'équipe avec qui tu tournes? Des copains de ton quotidien ou des acteurs de la région?
MZ : Les comédiens ont la plupart étaient récrutés en casting sauvage. J'attache beaucoup d'importance au visage de mes personnages et ce qu'il dégagent donc je choisi un comédien pour sa gueule avant tout puis je travaille mais ça impose de passer par des répétitions pour travailler le jeu des comédiens. Côté technique, je m'entoure en fonction des projets. Pour Le sac, j'ai travaillé avec un chef op talentueux (Maxime Guérin) justement par ce qu'il partageait les même référence cinématographique que moi. On s'est tout de suite compris et on s'est donné les moyens de faire le film qu'on avait en tête. 

BBA :Quels sont les échos que tu as recu lors de la présentation des deux premiers volets de Social Kids lors de différents festivals?

MZ :Quand j'ai réalisé SOCIAL KIDS - Le vélo, le premier volet de la saga, au départ c'était juste une maquette pour le long métrage et surtout un premier essai de réalisation. Puis, à force d'avoir des retours positifs sur ce film, j'ai eu l'envie de passer par les festivals pour lui donner une visibilité. Malheureusement, j'ai découvert que l'accès aux festivals est très difficile et malgré l'engouement que susciter ce film partout où il était projeté, la plupart des festivals lui ont fermé leurs portes. Du coup, pour le second volet, Le vase, j'avais décidé de ne pas l'envoyer en festivals, je préférais le faire tourner en projection et aller rencontrer directement le public. Mais j'ai eu la grande chance d'être sélectionné par Banlieuz'Art, presque par hasard. Ils choisissent 8 courts métrages et leur font faire un parcours de projections qui commence par une avant-première à Cannes au Palais du festival. Il a donc eu une bonne visibilité. Jusqu'ici, mes films ont été très bien accueillis par le public, c'est le principal, je veux que les gens prennent leur pied en les matant, c'est tout ce qui compte pour moi...

BBA: . Est ce que la saga Social kids se clôt sur cette triologie? Et si oui, quels sont désormais tes autres projets futurs?

MZ : La saga SOCIAL KIDS m'a beaucoup appris et apporté mais je songe à me tourner vers une autre saga, plus mature, avec des adultes je pense, mais je suis encore en réflexion j'attends les retombées du sac avant de me remettre à écrire.

BBA:  Mike, dis nous tout? Il est comment à diriger, George?
MZ : J'ai été Directeur de Création sur la campagne monde de Nespresso en 2010, ce qui m'a permi de superviser le tournage du spot Le piano, c'est Robert Rodriguez qui a réalisé ce spot, c'était vraiment un grand moment pour moi, Sin City est l'un de mes films préférés alors ce tournage avec Clooney, Malkovitch et Rodriguez reste mémorable et a été une belle façon d'en terminer avec la publicité. Et oui, Clooney est un mec super, intelligent et accessible.

Merci beaucoup Mike,  pour toutes ces réponses, et également, pour l'exclusivité donnée à mon blog, et en espérant que je vous aurais convaincu, si vous êtes de la région parisienne, à aller faire un tour sur le site de la saga qui vous en dit plus sur le projet dans son entier et également sur  l'avant première de samedi.