Une Paulette pas très planante
On continue, après Rue Mandar et à un degrès moindre, Amitiés Sincères, dans les comédies françaises de 2013 pas bien folichones ( et encore je les ai pas toutes vues, j'ai finalement fait l'impasse sur Max et Cookie que j'avais pourtant prévu de voir, j'ai eu un peu de crainte) avec ce Paulette de Jérome Enrico, qui sortait pourtant précédé d'un bon buzz et d'un pitch plutot malin : une femme âgée acariâtre et raciste qui vit seule dans un appartement en banlieue parisienne et qui touche une trop petite retraite pour s’en sortir financièrement. En découvrant un trafic de stupéfiants en bas de chez elle, elle va décider d’arrondir ses fins de mois en faisant pareil
Enfin, malin mais pas si original que cela puisque le sujet était quasiment le même que celui d'un film britannique que j'avais vu en salles il y a une dizaine d'années Saving Grace avec Brenta Blendyn, l'égérie de Mike Leigh.
Ici , c'est Bernadette Lafont qui joue le rôle-titre. de cette mamie qui va se mettre en tête de faire du commerce de cannabis en concoctant des space cakes (« des madeleines qui défoncent », comme elle dit, on voit un peu le niveau des dialogues). Une mamie-gâteau un peu particulière, quoi.
Une fois la surprise (ou pas) du pitch dévoilé, le film ne fait aucun effort pour pour essayer de faire décoller un peu cette histoire des rails de la comédie franchouillarde classique, sans rythme et en restant presque constamment prévisible. Le film fait parfois penser à du sous Chatilliez ( le coté Tatie Danielle de Bernadette Lafont), à du sous sous Ken Loach ( le coté chronique sociale de banlieue), bref que de références qui plaident pas en faveur du film de Jérome Enrico.
Il faut dire que sa mise en scène manque par trop de rythme et d'energie pour convaincre, et surtout semble ne pas trop savoir sur quel pied danser et quel genre aborder : on est un peu dans la comédie barré,e un peu dans la chronique sociale, un peu dans le thriller, et en fait jamais vraiment complétement non plus.
Comme à coté l'interprétation s'avère aussi inégale, et meme Bernadette Lafont semble un peu sur pilotage automatique, on peut en déduire que ce paulette ne nous rendra pas complétement stone et fera partie de ces comédies aussitot vues aussitot oubliées.