Baz'art  : Des films, des livres...
25 mai 2013

Deux auteurs que j'aime rattrapés en poche

veuf

Actuellement, avec le nombre de nouveautés que je reçois grâce à l'envoi des éditeurs, de tous bords,   95%  des romans que je parcours sont des grands formats, et du coup, je passe un peu à coté de l'actualité du livre poches, même quand je vois en sortie poche des roman qui me tentaient beaucoup  lors de leurs sorties grand format, mais que j'avais raté.

Heureusement, de temps en temps, un petit voyage et des valises trop lourdes m'imposent d'abandonner l'actualité des grands formats et de revenir vers les poches, et c'est ainsi que j'ai pu, la semaine passée, lors d'un court séjour dans le sud, revenir sur deux tout aussi courts roman d'auteurs que je suis et que j'aime particulièrement, Jean louis  Fournier, et David Foenkinos.

Petite revue de ces deux très bons romans, dont l'un m'a sans doute encore plus conquis que l'autre  :

1. Veuf de Jean Louis Fournier

De Jean Louis Fournier, j'avais, comme beaucoup de monde, je pense, dévoré  "où on va papa?"    gagnant du Prix Fémina 2008. qui retracait une terrible et tragique épreuve de sa vie ( le handicap de ses deux fils), sur un ton à la fois  très optimiste et plein d'humour, un humour, comme la politesse du désespoir chez cette brillante plume de Pierre Desproges.

Poète et paysan m'avait moins emballé, mais heureusement, ce Veuf sorti il y a deux an en grand format et récemment au Livre de Poche m'a de nouveau épaté toujours en mélangeant drame personnel et ton badin et entre humour et émotion. Jean louis Fournier  rend un magnifique hommage à celle qui a partagé sa vie pendant 40 ans,  ce livre sonne comme une déclaration d'amour pudique et très belle en même temps.

Les livres de psychologie étant sans grande aide, Jean-Louis Fournier exorcise sa douleur due à la perte de sa femme de la plus belle des manières, entre poésie et humour, même si celui-ci est doux-amer.

L'auteur couche sur papier sa douleur suite à la perte de l'être aimé. Et pour cela, il aime les métaphores et un humour un peu doux amer, le même que dans où on va papa, sauf que la, l'auteur semble moins avoir envie de prendre tout à la rigolade.

Tandis qu'il évoque ces tranches de vie avec celle qui n'est plus, des balades au bois de Vincennes, aux voyages en traction décapotée, en passant par les brillants documentaires qu'elle a réalisés, les souvenirs se raniment sous sa plume, redonnent consistance et chair à ce bonheur qui  existe plus.  Un très bel ouvrage!!

 les-coeurs-autonomes-de-david-foenkinos-922345251_ML2. Les coeurs autonomes de David Foenkinos  :

David Foenkinos également est un auteur que j'aime énormément, de ses romans les plus connus et les plus récents ( La Délicatesse, Nos Souvenirs) à ceux plus sousestimés ( Lenon).
Si j'ai du livre quasiment l'intégralité de son oeuvre, j'étais jusqu'à aujourd'hui, passé à coté de ces coeurs Autonomes, publié en 2006 en grand format à une époque où ce n'était pas encore un auteur de best seller, et sa ressortie toujours en livre de poche il y a quelques mois est l'occasion de revenir sur ce roman, un peu éloigné au départ des thématiques de l'auteur, généralement plus intimistes et plus nombrilisques.
Car, dans ces coeurs autonomes, Foenkinos revisite, sans jamais la nommer, l'affaire Florence Rey, ce fait divers qui m'avait beaucoup frappé en 1994 quand j'avais 18 ans, pratiquement l'âge des protagonistes,Audry Maupin et Florence Rey.Ces des jeunes révoltés avaient entamé une cavale  sanglante  qui se solda par quatre morts.
On pourrait donc penser que  Foenkinos se lance dans un bouquin complètement différent de ce qu'il avait fait avant, en nous décrivant à la fois  une histoire d’amour se terminant en folie meurtrière à la Bonnie and Clyde et une chronique  politique  et sociale des années 90.
Il y a bien de tout cela dans les coeurs autonomes, à part qu'en fin de compte,  un auteur ne se démarque jamais totalement  de son style habituel et ses habitudes d'écriture ( au grand plaisir du lecteur fan d'ailleurs). Ainsi,  au lieu d'aller dans la tête de ces meurtriers, l'auteur de la Delicatesse va prendre  comme narrateur extérieur une vague connaissance du couple, et ce narrateur, un peu mou, un peu distant, qui regarde tous les évenements d'un oeil distancié a pas mal de similitudes avec les personnages des anciens romans de Foenkinos...
Cela se vérifie surtout dans la première partie du livre, la moins risquée pour l'auteur car il reste dans des terrains balisés.   Ce témoin privilégié nous fait part de son point de vue, comment il a vu ce couple partir à la dérive à cause de leur convictions et de leur militantisme. Il rencontre la jeune femme - toujours désignée par le pronom elle, aucun nom n'est cité - à la fac; dès leur première rencontre cette fille le fascine sans qu'il ne sache pourquoi. Il est sans le vouloir, le témoin de la naissance de ce couple de futurs meurtriers et nous livre au fil des pages sa vision des choses sur cet amour qu'il voit forcément comme destructeur, même sans connaitre l'évolution tragique de cette histoire.

Le livre prend une toute autre tournure dans la seconde partie, et si elle peut déconcerter dans un premier temps, cette partie, plus réussie car abordant vraiment le coeur du sujet. Ici, on  abandonne un  peu notre cher narrateur fonekinosien  pour se  plus  se concentrer sur les prémices de la fusillade, sur les raisons qui ont poussé ces deux jeunes a passer à l'acte. Et la scène de la fusillade sonne parfaitement juste et crédible, on a l'impression terrible d'y être. 
L'écriture de Foenkinos, sensible, à la fois au plus près des choses et un peu distanciée  emporte finalement  l'adhésion de ce roman  cependant un peu trop bref pour s'imprimer longtemps dans nos mémoires.
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