Baz'art  : Des films, des livres...
6 juin 2013

Sous Surveillance, Enfance Clandestine, Dead Man Talking : 3 films sur le grill!!!

Sous-surveillance-1Rattrapons un peu mes chroniques de film en retard en vous parlant de trois films vus en salle, de vrais films de cinéma, pas comme le fameux Entre les mains de la mafia, dont  je vous ai parlé dimanche dernier.

Trois films qui ne sont pas forcément assez enthousiasmants pour mériter une tribune entière (tel que Le Passé, chroniqué lundi dernier), mais encore moins assez déshonorants pour que  les lyncher dans une chronique assassine telle que celle dont je viens de vous parler.

Donc, voici, sans plus attendre, une petite revue en 3 films d'oeuvres cinématographiques vues en salles, un peu sur le même modèle de  ma sélection hebdomadaire de films à voir en salles, avec un résumé de l'histoire et un avis en quelques lignes, histoire de vous démontrer que moi aussi, parfois, je sais faire court :

 1. Sous surveillance :

 De quoi ca parle :

En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground revendique une vague d’attentats aux États-Unis pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace… Jusqu’à aujourd’hui. L’arrestation de Sharon Solarz, l’une des activistes, remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d’attiser la curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg. Jouant de ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du puzzle, le menant jusqu’à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparait brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.

 Ce que j'en pense  :

 L'illustre acteur réalisateur Robert Redford donne depuis une bonne dizaine d'années, l'impression d'être plus attaché, me semble t il, à promouvoir son fameux festival de Sundace que ses propres films de cinéaste.

Du coup, son cinéma  connait une vraie baisse d'interet en France, si on le compare du temps de sa splendeur ( Et au milieu coule une rivière, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux).  Son précédent opus, la  Conspiration, sur un fait divers illustre aux States (le procès des assassins d'Abraham Lincoln. ,était resté inédit dans les salles hexagonales, le sujet, trop peu vendeur ayant été jugé pas assez commercial et trop américain par les distributeurs français. De son coté, son dernier opus en date,  ce Sous Surveillance, thriller politique qui se penche sur une période d'histoire plus récente,  a été sous distribué, en sortant une semaine seulement avant le Festival de Cannes, sans beaucoup de promotion ni d'excitation excessive particulière.

Le résultat à l'écran est, hélas, dans la lignée de cette tiédeur généralisée.  Le film rappelle indubitablement,  dans son propos et dans son ambition, les grands thrillers des années 70, ceux de Pollack ou Sydney Lumet, des Hommes du Président aux 7 jours du Condor  ( avec Redford devant la caméra), mais hélas, il est plus interessant sur le papier que sur l'écran.

A la fois réflexion mélancolique sur le militantisme et  la chute de nos idéaux de jeunesse, et également thriller politique sur les traces d'un fugitif, Sous Surveillance peine à convaincre sur les deux tableaux. Le versant  nostalgique et crépusculaire du militantisme donne lieu à deux trois belles scènes, mais reste toutefois un peu trop à la surface des choses, tandis que, sur le plan du thriller politique, il se suit sans déplaisir, mais la réalisation manque un peu de tension et le scénario reste trop convenu pour que le spectacteur soit totalement pris par l'intrigue.

Par ailleurs,  le film souffre quand même d'un sérieux petit problème dans le casting : Redford a tenu à choisir ses amis acteurs qu'Hollywood n'emploie  plus trop  depuis longtemps , de Nick Nolte à Julie Christie, mais si l'intention est louable,  la plupart semble un peu trop âgés pour le rôle, et en premier lieu Robert lui même bien peu crédible, vu son âge actuel, dans le rôle d'un papa d'une petite fille de 10 ans!!

Ma note : 5/10

Un avis différent du mien par un chroniqueur des Echos.

enfance_clandestine2. Enfance clandestine

De quoi ça parle :

Les parents de Juan et son oncle Beto sont membres de l’organisation Montoneros, en lutte contre la junte militaire au pouvoir qui les traque sans relâche. Pour tous ses amis à l’école et pour Maria dont il est amoureux, Juan se prénomme Ernesto. Il ne doit pas l’oublier, le moindre écart peut être fatal à toute sa famille. C’est une histoire de militantisme, de clandestinité et d’amour. L’histoire d’une enfance clandestine.

Ce que j'en pense :

Film passé un peu inaperçu lors de sa sorties salles le 8 mai dernier ( là encore, il a souffert d'une sortie pré Cannes un peu baclée), je suis tombé par hasard sur ce film, grâce à  mon cher cinéma Comoedia qui le diffusait à l'heure qui m'arrangeait. Je suis allé sans rien connaitre du film et ignorant même  que pour écrire et réaliser ce récit iniatique  se situant dans l'Argentine de 1979, donc en pleine dictature de la junte militaire, le réalisateur Benjamin Avila s' est inspiré de souvenirs en grande partie autobiographiques .

 Ce qui constitue  l'originalité  et le sel de ce film  c'est  qu'il  se remet dans la peau de l'enfant qu'il était et que le film épouse le point de vue à hauteur d'enfant. Forcément, cette situation dépasse largement l'enfant qu'il est à l'époque, tant cette famille d'opposants à la dictature militaire du pays vivent et parlent de choses bien difficile à appréhender pour un garçon de cet âge.

Le film est en fait un récit iniatique, comme peut l'être le récent Mud de Jeff Nichols ( sur lequel je reviendrais bientôt) ainsi qu'une approche personnel d'une dictature de l'amérique du Sud des années 80, comme l'était No de Pablo Lorrain ( ma chronique ici).

Hélas, comparé à ses deux excellents films, Enfance clandestine boxe dans une catégorie bien plus modeste, et le film reste une vision purement enfantine d'atrocités de la guerre, et ne décolle jamais vraiment de cette vision là.

 Du coup, quiconque attendrait une analyse détaillée de dictature argentine en serait pour ses frais, tant la vision est parcellaire et subjective de l'époque. Et si, comme moi vous n'êtes pas super calé sur les faits historiques de cette époque et cette partie du globe là, ne comptez pas sur ce film pour vous instruire. On se perd un peu parmi les personnages et on a du mal à saisir toutes les convictions et les motivations qui les animent.

Cela étant dit, Benjamin Avila  possède  un indéniable talent de cinéaste, et son film comporte  pas mal de scènes qui sonne  juste et pas dépourvues d'une certaine inventivité : les scènes de violence  ne sont jamais montrées, mais sont remplacées par de l'animation,  exactement  comme si l'on visionnait des planches de bande dessinée et on se prend forcément à penser à Valse avec Bachir, mais là encore, la comparaison ne joue pas en faveur de la chronique d'Avila.

 Par ailleurs, les scènes voyant  le jeune garçon tomber amoureux  sont très jolis, entre grâce et lyrisme, et on regrette que tout le film ne soit pas du même acabit notamment avec la jeune fille et lors des confidences avec son oncle.....  Bref,  Enfance clandestine n'est pas une décoiffante  fresque historique à laquelle on pouvait s'attendre sur un tel sujet (enfin moi je m'attendais pas à grand chose comme je vous l'ai dit), mais reste un joli et sensible  récit initiatique historique.

Note : 6/10

dead man3.  Dead Man Talking :

 De quoi ca parle : 

20 h. Une prison quelque part. William Lamers est condamné à mort. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour dérouler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence.

Ce que j'en pense :

Ce film là, il est sorti encore plus confidentiellement que les précédents, et pourtant j'en avais parlé lors de ma sélection des sorties du 27 mars dernier,  Il faut avouer  que le titre et le thème faisait expressement référence à un de mes films cultes de ma jeunesse, le Dead Man Walking de Tim Robbins,  tragédie contre la peine de mort aux USA, et qui m'avait fait pleurer des heures et des heures après sa vision;  Ici un autre comédien et réalisateur  à la barre, mais hélas Patrick Ridremont, plus connu pour avoir été  marié pendant trois ans à Virginie Efira ( qui joue dans le film) ,  n'est pas Tim Robins ( sans blague?).

L'idée est pourtant superbement originale ( le conte des Milles et une nuit revisité à la sauce carcérale), mais les auteurs donnent l'impression de ne pas trop savoir quoi en faire, et mélange un peu tous les genres : comédie outrancière, drame carcéral, fable philosophique d'anticipation, thriller, sans jamais vraiment réussir à se positionner sur un seul genre et sans vraiment parvenir à nous convaincre de la cohérence du projet .

Les acteurs sont vraiment inégaux ( Berléand et Ridremont sont pas mal, les autres pas terribles du tout, surtout la fille de Berleand,  le regretté Christian Marin, dans son dernier rôle, qui caricature un peu trop Bourvil, et l'acteur qui joue le  gardien africain, vraiment à coté de la plaque ).

Le film, meilleur dans sa seconde partie, résolument plus dramatique que dans la première, beaucoup trop foutraque,  dit deux ou trois choses pas mal sur les médias et sur la peine de mort,  et nous réserve quelques belles scènes finales,  mais manque vraiment par trop de linéarité et de maitrise pour toucher durablement.

Note : 4/10

 Trois chroniques  regroupés en une seule, ce qui, une fois n'est pas coutume, m'a poussé à la concision, et m'a également permis de me remettre un peu à flot dans mes critiques de films vus et dont je n'avais pas encore parlé sur ce blog... Bon, il doit encore m'en rester 3 ou 4, mais ces films là, j'aimerais vous en parler plus longuement.... le naturel revient vite au galop, chez moi, vous l'aviez remarqué??

Commentaires
R
Bonjour, je n'ai vu que "sous surveillance" pour voir Robert Redford en particulier. C'est vrai que le casting était un peu léger, Redford en papa et surtout (enfin pour moi) quand il fait son footing et saute par dessus un mur !!! Mais bon c'était sans plus et ça se laissait regarder comme on dit. Bon week end.
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R
Bonjour, je n'ai vu que "sous surveillance" pour voir Robert Redford en particulier. C'est vrai que le casting était un peu léger, Redford en papa et surtout (enfin pour moi) quand il fait son footing et saute par dessus un mur !!! Mais bon c'était sans plus et ça se laissait regarder comme on dit. Bon week end.
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