L'attentat : une explosion d'émotions!!
La semaine passée, un peu par hasard, je suis tombé sur un article de blog très intéressant sur le statut parfois un peu compliqué du blogueur ciné.
Dans cet article, les auteurs de l'article abordaient plusieurs thématiques inhérentes au blogueur cinéma, tels que, entre autres, le rapport pas toujours évident avec les distributeurs de films ( ma péripétie avec Universal dont je vous ai parlé hier est là pour le démontrer), la passion viscérale du cinéma qui les animait, et également et surtout, leur volonté de ne pas faire de chroniques trop longues et trop élitistes, noyant les gens sous des explications trop techniques et trop jargoneuses, comme une bonne partie de blogueurs ont tendance à le faire, juste histoire de se la raconter un peu.
J'ai trouvé leurs remarques assez pertinentes car, pour lire certains blogs consacrés au 7ème art, je sais que c'est un travers assez fréquent sur la toile, et moi même, si je balaie devant ma porte, je pense effectivement y être tombé dedans assez souvent.
En effet, récemment, plusieurs de mes lecteurs m'ont- avec la plus grande bienvaillance évidemment :o)- fait comprendre que mes critiques étaient un peu trop longues ou/et un peu trop élitistes, et un peu trop redondantes, et que cela décourageait même les mieux intentionnés de me lire en entier!!!
Evidemment, ils ont entièrement raison : j'avoue qu'il est difficile pour moi de faire à la fois de précis et de vulgariser ma pensée, mais conscient de cette difficulté récurrente à synthétiser et tailler dans le gras, je vais donc tacher de faire effort dès cette présente chronique autour de mon dernier film en date, je veux parler de l'Attentat de Ziad Doueri.
Cela me sera d'ailleurs peut-être plus aisé de faire plus court que pour d'autres films, vu que je n'aurais pas forcément besoin de vous représenter ce film, vu que je vous en ai déjà parlé deux fois, une première fois à l'occasion d'un jeu concours pour vous faire gagner 20 places du film et une seconde fois, lors du jour de sortie du film, afin de vous en donner les raisons de mon attrait pour lui.
Lors de ce billet en question, j'avais d'ailleurs à minimiser les films de cette semaine là, sortis juste après Cannes, et de voir cet Attentat comme une petite curiosité intéressante, mais sans plus.
Après avoir vu le film, grâce à des places offertes par mon partenaire WildBunch suite à l'organisation du dit concours, je peux vous dire a posteriori que cet Attentat est pour moi un fort et un très grand film, à classer incontestablement parmi les plus belles réussites de cette belle année de cinéma 2013 ( à force de le répeter, on va finir par le savoir)!!!
Si j'avais lu le roman de Yasmina Khadra dont le film est adapté, et j'avais apprécié la force du sujet, il ne m'avait pas laissé la même impression que le film, dont la vision m'a vraiment bouleversé, de par les questions qu'il soulève, l'intelligence du point de vue choisi pour raconter son histoire, tout en n'oubliant jamais l'aspect cinématographique et truffés de rebondissements de son histoire.
Partant d'une histoire horrible -un grand chirurgien arabe palestinien, reconnu par ses pairs, récompensé et considéré comme une pointure, va perdre sa femme dans un attentat à Tel-Aviv et va vite apprendre que cette dernière est victime mais aussi l'auteur des faits- le cinéaste libanais Ziad Doueiri va en effet tenter d'analyser et de comprendre de comprendre les différents points de vue.
Filmé comme un très efficace thriller politique, le film illustre avec un brio incomparable la complexité du conflit israélo- palestinien.
Le scénario se propose de disséquer au sclapel l’âme du conflit israélo-palestinien de manière très brillante. L'histoire, telle qu'elle nous est racontée, ne peut en effet qu'interpeller les consciences sans jamais pour autant verser dans le problème souvent fréquent dans ces oeuvres qui traitent de ce sujet, à savoir le manichéisme et les stéréotypes, en se placant à l'échelle d’un couple, afin de rendre au propos toute son humanité.
Le cinéaste libanais Ziad Doueiri qui ne nous avait forcément pas habitué à un tel talent, notamment lorsqu'il avait adapté très platement un autre livre fort ( Lila Dit ça de Chimo, un livre qui avait beaucoup marqué mon adolescence) signe ici un film à la fois introspectif et plein d'action d’une remarquable acuité et authenticité.
Sans dévoiler la fin de l'intrigue, je peux quand même dire que je suis ressorti de la salle avec un fort sentiment de découragement vis-à-vis de ce conflit Israélo-palestinien, quel que soit le parti pris initial que l'on peut avoir, en me disant qu'on ne voit pas trop comment ce conflit pourrait s'arréter, vu que toute tentative d'aller dans un processus d'alliance et de cohésion sociale peut très vite s'effondrer, et que les reflexes de repli sur soi et de haine de son ennemi sont les plus vivaces.
Mais le film pose également tout un tas d'autres questions passionnantes, notamment sur l'intimité d'un couple et le manque de connaissance qu'on peut avoir sur la personne qui partage sa vie.
Bref, comme j'ai dit au début du billet que je ferais court, je vais essayer - au moins pour aujourd'hui- tenter de tenir ma promesse et simplement vous dire que l'Attentat est un très grand film, fort et très intelligent, qui nous aide à mieux comprendre les tenants et abouttissants de ce conflit hélas insoluble.