Baz'art  : Des films, des livres...
11 novembre 2014

The gang : Mathias Schoenaerts, la (triste) vie avant Audiard

the gagnSi tout le monde connait maintenant le nom ( pourtant pas évident à écrire et à prononcer ) de Matthias Schoenaerts, il faut se rappeller qu'il ne s'était pas vraiment fait connaitre du grand public ni même des cinéphiles avant l'année 2012, lorsqu'il enchaina coup sur coup deux films chocs et des rôles qui l'étaient tout autant, à savoir l’homme-taureau de « Bullhead » réalisé par Michaël R. Roskam (qu'il retrouvera pour la sortie dès demain en salles du très prometteur Quand vient la nuit),  et bien entendu  son rôle de boxeur des rues qui tombe dans les griffes de la paralytique Marion Cotillard dans le film "De rouille et d'os" de Jacques Audiard - un rôle éblouissant pour lequel il a reçu le César du meilleur espoir masculin.

A chaque fois, Matthias Schoenaerts y impose sa présence vraiment singulière, un mélange de virilité et de vulnérabilité qui éclipse souvent ses autres partenaires de jeu. Un acteur rare, maniant parfaitement plusieurs langues ( français, néerlandais, anglais) qui fait résolument partie de ces acteurs très physiques qui affichent à la fois charisme, sensibilité et profondeur de jeu.

Ce qu'on ne sait pas vraiment, c'est que cette stars montante du cinéma international, égérie de Vuiton (rien que cela)  comptait déjà, avant d'exploser dans "Bullhead" et chez Audiard, plus d'une trentaine de productions cinématographiques et télévisuelles à son actif, parmi lesquelles une participation dans Black Book  du si cultissisme cinéaste hollandais Paul Verhoeven

Mais l'acteur qui aura donc surtout explosé chez Audiard  joua également dans un long métrage réalisé par un autre cinéaste néerlandais, bien moins célèbre que Verhoeven, un certain  André Von Buren,  dans "De Bende van Oss" (euh, je ne connais pas le hollandais mais je pense que ca veut dire le gang d'Oss), un film de 2011 resté inédit dans les salles françaises  mais qui est sorti en DVD récemment, et l'on se doute que le film serait resté totalement inédit si Mathias Schoenaerts ne jouait pas dedans et n'avait pas connu quelques années après ce rôle le succès que l'on sait.

Car j'ai eu la chance (?),grace à Cinétrafic (et la toute nouvelle édition de l'opération un DVD contre une chronique), de voir le DVD de ce film, rebaptisé "The Gang" à l'occasion de sa version française, et autant l'avouer de suite, ce film ne présente pas un intéret légimitant sa sortie en salles, et la présence sur la recto du DVD en grosses lettres de la présence de Mathias Schoenaerts en tête d'affiche alors même que l'acteur ne joue pas le rôle principal et disparait même au bout d'une heure de film (désolé pour le spoil) laisse peu de doute sur les arguments de l'éditeur pour expliquer la sortie de ce long métrage en France.

Et d'ailleurs ce recto de la couverture du DVD est intéessant à plus d'un titre puisque sur la tranche  est collé un sticker qui indique que le film est " dans la lignée de The Gang  of New York" (on notera au passage que le titre du film de Scorsese n'est pas exact).

Cette référence est loin d'être anodine, tant le  récit du film de Van Buren, qui voit une bande de gangsters terrorise la ville d'Oss en tuant ou en achetant les hommes politiques, la police et même le clergé lorgne ouvertement du côté du cinéma de Scorsese, (Gangs of New York évidemment vu que l'action des deux films se déroulent dans les années 30), et même plus globalement tous les films de mafia du maitre new yorkais, ainsi que ceux de Coppola évidemment.

FILMSET BENDE VAN OSS

Malheureusement, au jeu des comparaisons, The Gang fait bien pale figure avec ses références plus ou moins revendiquées du cinéma américain.

En effet, force est de constater que le film ne possède aucune inventivité ni audace, ni dans la mise en scène, platement illustrative, ni dans le scénario, rempli de clichés et d'archétypes vus et revus dans les films de genre (du mafieux sanguinaire et sans scrupules qui fait penser à pas mal de méchants des films de Scorsese à l'héroïne qui voudrait s'affranchir de ce système corrompue jusqu'à la moelle mais n'y parvient pas).

Les dialogues, particulièrement pauvres, et parfois même proches du risible, achèvent de plomber l'entreprise, qui, après une première demi heure pas terrible mais passable,  s'enlise inexorablement, surtout après la mort de ce pauvre Mathias Schonaerts...

Car si notre cher acteur belge joue un rôle proche de ceux qu'il jouera par la suite de sa carrière, ( notamment dans Blood Ties ou quand vient la nuit, des films nettement supérieurs), mais dans la peau d'un personnage mal écrit ( comme le reste des personnages du film), il constitue bien le seul atout de ce long métrage, tant il impose totalement sa présence mi inquiétante, mi rassurante qui donne un peu d'ambiguité à un film qui en manque cruellement...

Quel dommage que le reste de ce The Gang ne soit pas du tout à la hauteur de sa prestation...

 

 

 

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