Baz'art  : Des films, des livres...
9 décembre 2014

Samba : un film qui fait du bien

 sambaLa fin de l'année approchant, il est plus que temps, avant de procéder à un bilan final que j'affectionne tant faire, de rattraper mon retard dans mes anciennes chroniques cinéma et de vous dire quelques mots sur les longs métrages que j'attendais beaucoup en cette rentrée 2014. Parmi eux, figure évidemment  "Samba", sorti déjà depuis deux mois et que j'ai vu quelques semaines après dans mon cinéma de quartier.

J'étais en effet  très curieux de voir comment, trois  ans après avoir réuni quelque 20 millions de spectateurs au cinéma, le tandem de réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache allait amorcer ce retour forcément attendu au coin du feu, en essayant de ne pas reproduire exactement la même recette qui avait tant fonctionné , tout en dirigeant à nouveau leur acteur fétiche Omar Sy.

En effet, comme tout le monde ou presque, j'avais envie de voir  le nouveau film de ce duo de cinéastes  que j'aimais déjà énormément avant  le triomphe d'Intouchables, car je les classe sans hésiter parmi les très rares cinéastes français à faire des comédies populaires de grande qualité.

J'ai vu  en effet sur grand écran tous les films réalisés par le duo Nakache/Toledano (mis à part leurs trois courts-métrages), et le moins que l'on puisse dire c'est  ces films sont tous de très grande réussites dans le genre de la comédie populaire et intelligente,  avec  sans doute une petite préférence pour "Nos Jours heureux" et "Tellement proches", qui personnellement m'avait encore plus convaincu que les fameux "Intouchables" ( mais en même temps, cet "Intouchables" est tellement 200 fois mieux que l'autre carton interplanétaire du récent cinéma français, le consternant Bon Dieu de 2014).

Et sincèrement, en sortant de la projection de ce nouveau  film du tandem Nakache/Toledano, je n'ai toujours pas scellé l'acte de divorce avec ces cinéastes.

  Prenant des risques évidents, car au lieu de faire un film sur un sujet bien moins périlleux que  ce vrai prroblème de société français de la clandestinité , le film aborde le sujet avec une certaine légèreté mais également une vraie justesse et une vraie tendresse, avec, comme à leur habitude, de belles pointes d'humour particulièrement bienvenues et salutaires,  qui adoucissent ce sujet délicat et pourtant forcément présent dans les débats politiques et sociologiques actuels.

Au départ, les cinéastes se sont emparés de " Samba pour la France", 'un roman de Delphine Coulin plutôt dramatique, avec la ferme intention d'en faire une comédie. Delphine Coulin  a expliqué qu’elle avait accepté l’idée assez facilement, contrairement à de nombreux auteurs qui ont du mal avec l’adaptation de leurs livres et les cinéastes ont alors, pour reprendre leurs expression, « bouger les curseurs », pour transformer un drame en comédie.

Malgré cette transformation qui pouvait laisser quelques craintes, , les cinéastes n'éludent jamais la réalité du sujet et l'on y voit sans caricature, mais sans austérité non plus, le quotidien  que peut vivre un sans papier, des combines aux faux papiers,  de l'attente délicate en zone de rétention,  du jeu de cache-cache avec les forces de l'ordre,  la recherche d'un travail éphémère,  ou bien encore évidente le grand travail des bénévoles composant ces fameuses associations de défense que Samba fréquente régulièrement, avec notamment une bénévole incarnée par Charlotte Gainsbourg qui changera à jamais le destin du sans papier sénégalais.

 Si le duo qui peut surprendre au premier abord, tant les deux comédiens semblent d'un univers aux antipodes l'un de l'autre, leur rencontre fait réellement des étincelles. Charlotte Gainsbourg  a rarement été aussi convaincante dans le rôle de cette femme terassée récemment par un burn out qui tente de retrouver un peu d'allant auprès de cette association humanitaire.

Quant à Omar Sy, si on peut, dans un premier temps,  tiquer un peu sur son accent sénégalais qui pourrait sortir tout droit d'un de de ses  personnages du SAV, , il emporte également le morceau dans un rôle plus profond qu'il ne parait être de prime abord. Les seconds rôles ne sont pas en reste,  avec notamment un Tahar Rahim qui m'a semblé êtree plus à l'aise dans le registre comique que dramatique  et une Izia Higelin  plein d'énergie et de fantaisie dans un rôle taillée pour elle.

Bref, si "Samba a pu dérouter certains fans d'Intouchables par un traitement et un sujet plus sombre et bien moins porté sur la vanne et la gag, personnellement, ce nouvau long métrage m'a semblé plus réussi dans cette tentative de belle alchimie entre sujet difficile, tendresse et humour. Assurément un des meilleurs exemples de bon cinéma français populaire de ces dernières années.

Bande annonce de Samba

Commentaires
A
Tu as écrit une critique bien enthousiaste ! Si je l'avais lu avant j'aurais été tentée de le voir, mais devant tant d'incertitudes sur c'est bien c'est pas bien, j'ai préféré d'autres films. Je n'étais déjà pas franchement séduite au départ, alors que moi aussi j'ai vu tout leurs précédents essais ! Pê en DVD du coup !
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