Baz'art  : Des films, des livres...
21 juillet 2016

Renaud, l'enfant perdu qui revient de loin..

 

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 Dans le top 10 de mes articles qui m'ont le plus ramené de lecteurs venus au hasard de google, figurent en très bonne place  et depuis maintenant plusieurs années les deux uniques billets consacrés à Renaud. deux billets que j'avais écrit soit pour m'alarmer, à travers l'étude d'une de ses chansons sur son état de santé dans le début des années 2010 soit  pour critiquer le livre réglement de compte que son frère ainé Thierry Séchan lui avait adressé, en prenant toujours le pretexte de cet état de santé,  visiblement la seule façon de parler de Renaud depuis 5-6 ans, du moins avant son retour musical en ce début 2016.

De Renaud, j'en reparle donc une nouvelle fois en cet été 2016, non pas à travers son nouvel album sorti en avril dernier qui a connu un succès triomphal qui fait du bien '500 000 exemplaires de l’album Renaud  vendus très rapidement) et qui montre que son retour était très attendu, mais plutôt au travers de sa toute première autobiographie parue dans la foulée chez Xo éditions et que je viens tout juste de dévorer.

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En effet, malgré toute l'admiration et la sympathie que j'ai pour (l'ex?) chanteur énervant, écouter son dernier disque ne m'avait pas, je l'avoue, procuré des tonnes de plaisir comme attendu..

Certes,   on ne peut qu'être ravi du retour du Phénix renaissant  une nouvelle fois de ces cendres , et de constater que la plume est parfois toujours aussi brillante et montre que le chanteur énervé n'a pas tout perdu de sa verve et son sens poétique ( notamment avec "Les mots", "Hyper Casher", "Dylan", qui est d'ailleurs une chanson ancienne repéchée d'un album écrit pour Romane Serda) ....

Cependant, la faiblesse de certaines mélodies - même si Renaud n'a jamais revendiqué être le plus grand mélodiste du monde-  et surtout de la voix, qu'on savait évidemment pas vraiment intacte, mais quand qui semble très en dessous sur certains morceaux,  ne placent pas du tout ce nouveau disque à la hauteur de ces précédents, disons ceux qu'il avait fait jusqu'à la belle de mai qui date déjà de 1994... 

 

Un album "A la belle de mai", qui est d'ailleurs le tout dernier que Renaud a réalisé avant sa longue descente aux enfers, telle qu'il le décrit dans son autobiographie que j'ai lu en revanche avec le plus grand des plaisirs.

Une descente aux enfers que Renaud, aidé par Lionel Duroy qui n'en est pas à son coup d'essai pour aider les stars à acoucher de leurs mémoires, décrit d'ailleurs dans le menu détail.

L'artiste raconte en effet, notamment dans la dernière partie du livre, tous ses vieux démons, combien il fut ravagé par les dégats de l'alcool, passant toutes ses heures à la terrasse d'un café à siroter ses pastis, comme un zombie que rien ne puisse faire bouger, avant que Grands Corps Malade ne le fasse sortir de sa torpeur, comme on l'avait déjà entendu ici et là mais comme le confirme Renaud dans son livre.

Car si cette autobiographie ne nous apprend finalement pas grand chose, si l'on connait déjà comme moi pas mal la vie de l'homme et la carrière de l'artiste,  on aime le coté libérateur, carthasistique que semble avoir été ce livre  pour lui,  et aussi le fait que Renaud réussit à arréter ces confessions intimes avant  que n'arrivent la barrière de l'impudeur et le voyeurisme.

Et pourtant  Renaud, l'enfant perdu, comme il se qualifiait lui même dans une de ses premières chansons en 1969,   ne lésine pas sur les confidences, notamment sur les  relations compliquées avec son père, écrivain  qui n'a jamais écrit la grande oeuvre qu'il souhaitait

Une relation  père fils marquée sous le sceau de la culpabilité, une culpabilité que ressentira encore plus fort à la mort de son père en 2006, lorsque la mère de Renaud  "lira plusieurs passages du journal de notre père dans lesquels il répète combien ma réussite l'écrase, l'humilie, le paralyse".

On peut du coup  aisément comprendre au gré de ces relations compliquées une partie des états d'âme de  notre génial artiste..

Afficher l'image d'origine

Et Renaud nous racontera également dans ce livre comment en 1997, lors d'un voyage sur les traces de Che Guevara à Cuba, il va en revenir totalement paranoiaque , suite à des comportements étranges de personnes chargés de le protéger, il faut dire aussi que notre Renaud était déjà fortement  échaudé par une expérience similaire  à Moscou en 1985, et ces deux épisodes acheveront de le plonger pendant longtemps dans la totale paranoïa.

Car notre Renaud  adoré ne cherche jamais  dans cette autobio à s'épargner, contrairement à d'autres stars qui profitent de leur mémoire pour dire combien elles sont géniales, et au bout du compte,  on a un grand plaisir de lecture devant ce livre finalement rassurant  certainement livré tout d'abord  à l’encontre de ses fans qui l'ont toujours soutenu.

Bref un ouvrage qui produit  un peu le même effet que son premier single "Toujours debout". et qui réussit à nous dire que Renaud, qui partira bientot en tournée dans toute la France est loin d'avoir fini de nous donner de ses nouvelles, et cela est forcément une très bonne chose pour tous ceux qui ont toujours aimé Renaud, n'en déplaise à Jean Louis Murat et d'autres imbéciles finis.. 

 

 

Commentaires
J
Alors, rassurez vous, je ne vais pas parler de l'Auvergnat qui vent 3 disques à chaque parution , non . J'ai lu cette biographie que j'ai trouvé sans fard et bien fidèle à l'image de ce chanteur attachant . Pour en revenir à la parution de votre billet (juillet 2016) c'est l'époque de la sortie de son album éponyme de 2016 et j'ajouterai à ce sujet que c'est disque un peu inégal en somme.Malgré tout, j'étais content de voir Renaud de retour sur le devant de la scène avec cet album qui avait remporté un énorme succès J'avais passé mon tour concernant son acquisition, je me suis contenté d’entendre « Toujours debout » et « J’ai embrassé un flic » sur les radios .Par contre , je l'adore à cette époque que je narre ici : http://magicienox.blogspot.com/2012/05/un-tube-de-legende-marche-lombre-de.html
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G
Moi je le comprend un peu, Murat. Parce que comme tu le dis toi-même, la voix et la mélodie de Renaud, depuis quelques temps, ça tient plus à grand-chose. Pareil pour Polnareff qui en plus pratique des tarifs ahurissants. A l'écoute de la merveille qu'est son dernier album qu'est Morituri, où il démontre que lui n'a perdu ni de sa voix, ni de son talent de compositeur ou de songwriter (c'est même pour moi son meilleur album et sans aucun doute le meilleur album français que j'ai entendu cette année), moi j'avoue que ça me déglingue de le voir exclu des salles. J'espère quand même très fort le voir bientôt. Après le "gros cons" était sûrement de trop, mais ça fait partie de sa provoc' pour être entendu. Et c'est bien dommage, parce qu'un album aussi somptueux ne devrait pas avoir besoin de "buzz" médiatique pour être mis entre toutes les bonnes oreilles. (Bon, après, j'avoue, même si le personnage m'émeut parfois, je suis pas folle de Renaud, l'artiste)
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