Presagio le long poème mélancolique d'Andrea Molesini
Andrea Molesini avait fait irruption il y a cinq ans sur la scène littéraire avec son excellent roman Tous les salauds ne sont pas de Vienne. lauréat du prestigieux prix Campiello. Il est revenu en début d'année 2016 avec un nouveau roman paru chez Calmann Levy qye Michel a lu pour nous, entre deux romans de la rentrée littéraire...
« N’en soyez pas chagrinée, Jolanda, les clients viennent dans un palace comme celui-ci pour se baigner, jouer au ballon sur la plage, se régaler de caviar, de glaces et de langoustes, causer lingerie, chevaux, mollusques, religion et autres bricoles telles que les dernière informations sur les gouvernements apathiques des grandes nation. »
Margarete von Hayek, une aristocrate autrichienne séjourne dans un palace vénitien au début de l’été 1914, elle et toute la cliente de l’Excelsior ne semblent pas ressentir l’approche de l’embrasement mondiale. Nicolo Spada, le directeur de l’hôtel, n’en doute pas, la guerre est imminente. Alors Nicolo et Margarete vont vivre une passion brève et violente, le beau vénitien va découvrir le douloureux secret de la belle comtesse.
Un beau roman humaniste qui parle d’amour et de mort, de la guerre et de l’Europe, la lagune et le Lido pour décors. Andréa Moleski marche dans les pas de Thomas Mann et Visconti. « Presagio » se lit comme un long poème mélancolique sur la fin d’une époque et l’entrée tragique du monde dans le XXe siècle. A écouter avec Souchon : Y a d’la Rumba dans l’air…le smoking de travers…des gravas d’avant-guerre….le Casino c’est qu’un tas de pierres….écoutez l’histoire d’un long baiser fini... c’est trop tard…