Dernier jour d'octobre, c'est l'occasion idéale de revenir sur 3 DVD vus récemment de films sortis en salles majoritairement de façon discrète  mais qui mérite assurément le coup d'oeil, surtout pour le premier d'entre eux :

1.No land song-sortie DVD le 4 octobre 2016 (éditions JOUR2FÊTE)

 no land song

 En Iran, depuis la révolution de 1979, les femmes n'ont plus le droit de chanter en public en tant que solistes.
Une jeune compositrice, Sara Najafi, avec l'aide de trois artistes venues de France (Elise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi), va braver censure et tabous pour tenter d'organiser un concert de chanteuses solo.

Beau documentaire  que celui sur Sara Najafi qui a eu l'idée en 2009 de contourner la loi interdisant aux femmes de chanter sur scène devant un public composé d'hommes, en organisant un concert officiel de chanteuses - dont Jeanne Cherhal et Elise Caron et filmé par son frère Ayat Najafi.
No Land's Song.
Depuis 1979, les femmes n’ont plus le droit de chanter en public en solistes, ce que j'ignorais totalement, et ce  formidable témoignage aux chanteuses iraniennes qui brave des interdits depuis plusieurs décennies ,et une belle preuve que la musique peut être une merveilleuse  passerelle entre l'Orient et l'Occident.
La musique, comme outil salvateur de liberté et  arme d'émancipation des femmes, et un documentaire qui llustre l'absurdité et l'archaïsme de l'Iran qui interdit aux femmes de chanter en solo  dont les raisons apparaissent pour le moins sybillines et contradictoires (on y voit notamment un Imam tenter d'expliquer sans vraiment de conviction quea voix des femmes provoqueraient une sorte d’orgasme masculin)..
Un témoignage essentiel sur le courage et une  charge politique irréfragable  contre un régime qui veut contrôler toute création et écarter la moitié de sa population.
Un des très beaux documentaires de cette année 2016 disponible en DVD depuis un mois.

Suppléments : 
Interview de Ayat Najafi (réalisateur)
Interview de Sara Najafi (compositrice)Interview de Parvin Namazi (chanteuse)

2. Maggie  a un plan - Diaphana- sortie le  20/09/2016

maggie On a beaucoup comparé  ce film de Rebecca Miller, fille du brillantissime écrivain  Arthur Miller, et femme Daniel Day-Lewis avec le cinéma  de Woody Allen et il est indéniable que ce  Maggie a un plan, dans l'esprit et le style a quelque chose du cinéma de Woody,  un coté new  yorkais intello et bavard, mais malheureusement un peu comme le Canada Dry n'en a que le parfum et pas vraiment la saveur.

La problématique de ces trois adultes un peu paumés plongés dans une triangulaire amoureuse séduit dans sa première partie, plutôt bien écrite et bien dialoguée mais lasse un peu à mi parcours, et reste  finalement vraiment trop superficielle et vaine.

Greta Gerwig - nous sert un clone de Frances A,  jeune femme qui doute, qui se cherche et qu irate un peu ce qu'elle entreprend et  du coup, peu de surprise, et même la performance assez azimutée de Juliane Moore en intelectuelle scandinave névrosée irrite plus qu'elle ne convainc.

Incontestablement du sous-Woody Allen, car du cinéma  moins virtuose, plus attendu, plus prévisible...

 

CONTENU

-          Entretiens avec Rebecca Miller (7mn), Greta Gerwig (12mn) et Julianne Moore (5mn)

-          Bande-annonce

3. Suite armoricaine - sortie le  25 octobre; Blaq Out

 Suite armoricaine est disponible en DVD depuis le 25 octobre chez Blaq Out, l'occasion de rattraper un film français passé un peu inaperçu à sa sortie en salles en mars dernier, excepté de quelques cinéphiles curieux.

Réalisé par Pascale Breton, une cinéaste rare qui n'avait plus tourné depuis plus de 12 ans, Suite Armoricaine est  un film intelligent et exigeant qui interroge les notions de territoire et d'identité..

Une oeuvre qui nous amène aux  racines et à l'inconscient, à travers la rencontre rennaise entre une  enseignante en histoire de l'art, et étudiant en géographie qui partagent  tous deux un passé commun que leur caractère autocentré empêche de discerner...

Un cheminement de vies qui parfois s’entrecroisent et  un voyage dans l'intériorité de personnages érudits ,pour lesquels l'art et la critique d'art en particulier sert de grille de lecture pour nourrir le récit.

Un film inégale, un peu trop long, avec des  dialogues  parfois un peu précieux «« le temps est un gosse qui joue aux billes » , mais Valerie Dréville en Françoise est une actrice tout aussi rare que sa cinéaste et interessante à suivre dans cette singulière et audacieuse réflexion sur la mémoire le territoire.

Au final, un univers assez énigmatique  qui ne pourra qu'intriguer ceux qui aiment de la culture et de l’identité bretonne...

 

 BONUS :

Encore une belle édition Blaqout dans laquelle on y  retrouve un livret de 20 pages incluant une biographie de Pascale Breton, une note d'intention de la réalisatrice, un entretien avec la réalisatrice, Suite armoricaine : tendres et violents chemins de la mémoire par Jean‑Michel Frodon, un entretien avec Valérie Dréville, Des réponses flottent dans notre intelligence sous forme d'image par Éric Thouvenel, un retour sur les musiques incorporées au film, des notes sur la musique originale du film, le module Les tableaux, enfin, en supplément audio, la bande‑originale du film (13 minutes).

 

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