Beaucoup de films événéments en cette rentrée 2016 et encore pas mal de grands films- Le Loach, le Dolan, le Dardenne, le Garcia vu mais pas encore chroniqué.. il est donc temps de donner un coup de collier et de regrouper en un seul billet trois films sortis ces dernières semaines, des longs métrages totalement différents les uns des autres - un par chroniqueur qui se sont répartis les tâches... en en parlant de tâche, devinez par qui on commence ce tour de table? :

1. Un Brice de Nice 3 cassé par Pablo

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Personne sur cette planète ne peut ignorer cette info essentielle de la rentrée cinéma 2016: Brice, notre surfeur nicois au QI d'une huitre reprend  du service. Il part à Hawaii, ou vit désormais son pote Marius (Clovis Cornillac, fidèle à lui-même...), qui semble "en danger".

Cette lettre inquiétante de son ami n'est qu'un pretexte si banal et fantasmé pour lancer un trop-plein d'aventures pathétiques où comédie et action se mèlent, et où le film se perd. Heureusement, la bêtise totale est assumée du début jusqu'à la fin, mais ce marathon de la "kasse" (ah, d'ailleurs, pour préciser: le Brice 2 a été cassé...) commence à devenir lassant, et le fait d'introduire un vai propos politique plonge ce film dans un ridicule déconcertant. 

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 Le dispositif de départ était pourtant interresant (Brice vieux, qui raconte "son" histoire à des enfants), mais ce remake désuet patauge dans une série de gags mal ficelée, où la mise en scène est inexistante.

Il nous fait comprendre aussi que, à ce jour, le marketing l'emporte, malheureusement, sur le cinématographique  :  la majorité  du jeune public présent dans la salle s'esclaffait ce jour là aux punchlines de Brice et ses comparses, ce qui prouve que les principaux buts des producteurs étaient réussi: (essayer de) faire rire, prendre la tête du box-office (Brice 3 se trouve 3e actuellement, devancé par Les Trolls et Doctor Strange), mais surtout... se faire beaucoup, beaucoup d'argent!

 

BRICE DE NICE 3 Bande Annonce Officielle Teaser (+ Making of)

 2. Un Michel envouté par le Poesia Sin Fin de Jodorowsky

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Alejandro Jodorowsky est un cinéaste visionnaire, des années 70 une diva de l’underground, véritable superstar dans les milieux artistiques de la contre-culture internationale.  à l’époque du psychédélisme et d’une permissivité nouvelle en matière de sexe et de violence,

Si Jodorowsky n’a signé que sept longs métrages en quarante ans, il est   adulé  par pas mal de cinéphiles notamment pour ses films  El TopoLa Montagne sacrée et Santa Sangre , sans parler cette année du documentaire  Jodorowsky’s Dune de Frank Pavich qui revenait avec un vrai succès sur son projet avorté d'adopter le roman Dune avant Lynch.

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Il y a trois ans La Danse de la réalité (La danza de la realidad), sorte d’essai poético-autobiographique dans lequel l’artiste panique invite le spectateur à un émouvant voyage introspectif met fin à une absence cinématographique de vingt-trois ans,  et son nouveau film, POESIA SIN FIN,suit le memes traces que son précédent film .

Poesía sin fin c’est du jodorowski pur jus,....la naissance d’un poète( jeunesse de Jodorowsky lui-même) la difficulté de ne pas suivre un chemin tout tracé, son père voulait qu’il soit médecin....de belles trouvaille visuelles, kitch, théâtrale et pourtant terriblement cinématographique, Jodo nous replonge dans le Chili des années quarante....c’est Amarcord non pas à Remini mais à Santiago du Chili, classe, non?...

Bref, un dépaysement totalement  garanti avec ce long poème cru tendre et violent.....pourtant je ne suis pas un inconditionnel de Jodo, ses bédés me laisse dubitatives mais j’aime beaucoup son cinéma extra...ordinaire...il y a du Fellini et du Pasolini chez lui....