Un Tour de France au parcours prévisible mais qui fait du bien
J'avais vu Tour de France de Rachid Djaïdani qui sort en salles ce mercredi à l'occasion du Festival Première Vague que le cinéma Comoedia organisait en juin dernier. Célébré à Cannes en 2012 pour un “Rengaine” qui m'avait malheureusement laissé quelque peu dubitatif, alors qu'il avait pourtant été un choc pour beaucoup d'observateurs Rachid Djaïdani est revenu cette année sur la croisette dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs pour un film qui a moins soulevé l'enthousiasme.
Pourtant, malgré des maladresses évidentes et un début très mal filmé et confus assez difficilement regardable, ce Tour de France m'a laissé au final une impression d'ensemble (un peu) meilleure que celle du premier long de Djaïdani, ce qui prouve une fois de plus que je n'ai pas forcément les mêmes gouts que la majorité des cinéphiles et autres festivaliers de tous poil.
La rencontre a priori irréelle entre un Depardieu dans un rôle assez proche de celui joué dans "Mammuth" ou le récent et plutôt réussi Grand Amour des Kerven Delepine et Fairhook , un jeune rappeur joué avec beaucoup de talent par le (également) rappeur Sadek réussit à toucher in fine, grâce à une absence totale de second degres et de cynisme .
Certes, comme on pouvait s'y attendre au début, sans spoiler grand chose, cette rencontre entre le jeune musicien en devenir et le vieux français aigri et raciste achévera de faire voler en éclat les préjugés que chacun pouvait avoir sur l’autre, rien de vraiment surprenant dans ce parcours balisé, et où certains clichés se ramassent à la pelle.
Toutefois, pourquoi ne pas forcément avoir envie pour une fois de croire en l'impossible tant la candeur et la bienvaillance de Rachid Djaïdani fait du bien à l'âme et on a envie sincèrement d'y croire autant que lui?
Du coup, cette complicité naissante entre deux personnes completement opposées parvient, notamment grâce aux acteurs, à faire oublier ce petit côté déja vu.
Ainsi, grâce à de belles scènes qui surviennent parfois sans crier gare (notamment une étreinte inattendue entre nos deux protagonistes, ou plus poignant encore, une chanson de Regiani fredonnée de dos par un Depardieu pleurant doucement ) " "Tour de france" réussit à toucher le spectateur et à faire de cette croisade contre l’intolérance et les clichés, une oeuvre sincère qui réconforte un petit peu, et cette denrée là n'a finalement rien de négligeable dans ces temps actuels, n'est ce pas?..
TOUR DE FRANCE Bande Annonce (Gérard Depardieu - 2016)