La Colline a des yeux de Wes Craven, ressort demain, le 23 novembre au cinéma, et en coffret collector en version remasterisée en 4 K le 7 décembre prochain chez Carlotta... Et le même jour c'est , dans un autre tout genre , ce sont les premiers courts métrages de Wallace & Gromit qu'on pourra revoir dans les salles obscures et dans une belle version mastérisée
L'occasion idéale pour revenir sur ces deux chefs d'oeuvre qui ont imposé chacun un style bien différent : le film d'horreur et le film d'animation en pate à modeler..
La colline a des yeux, c'est Michel qui en parle le mieux l'occasion pour lui qui se coltine des films d'auteurs intello chiants à longueur de temps pour Baz'art de faire son coming out et de confesser qu'il aime beaucoup les films d’horreur, surtout ceux des années 60, 70 tournés en marge sans gros moyen presque entre potes, car selon lui, avec le recul ces longs métrages donnent une vraie photographie de l’Amérique de Ford , Carter , ou celle Reagan ( en attendant de voir ceux de l'Amérique de Trump d'ici quelques années?) .
Quant à Wallace et Gromit, c'est plutot votre serviteur, fan de bestioles et avide de faire découvrir des chefs d'oeuvre du film familial à ses enfants , qui s'en est chargé :
1. La Colline a des yeux :I will survive....perhaps.
« La Californie, c’est tout droit, ne quittez pas la grand route, surtout pas ! » Oh comme ils auraient dû l’écouter ce vieux garagiste, lorsque la famille Carter c’est arrêté pour faire le plein au milieu du désert. Ils auraient dû l’écouter, ne pas sortir des sentiers battus, surtout ne pas franchir la colline, alors seulement il n’y aurait pas eu de film, et quel dommage car « La colline a des yeux » est le « maître » étalon du Survival.
Attention, ne pas confondre le Slasher movie, film où le ou les méchants très méchants envahissent le territoire de la gentille famille américaine et le Survival movie dans lequel la gentille famille américaine fonce droit dans la maison, dans la région où vivent des méchants très méchants. Vous l’aurez compris lorsque la famille Carter, père, mère, fils, fille, gendre et même mignon petit-fils, tous blonds et bien nourris, vont se retrouver en panne en plein désert loin de tout, les prochaines heures risquent d’être mouvementées.
Les yeux de la colline sont ceux des membres d’une famille de cannibales dégénérés exact contraire du rêve américain, cette Amérique parfaite de 1977, l’Amérique du président Carter, tiens, comme la famille qui va se faire éparpiller, par petits bouts, façon puzzle !
Wes Craven est un maitre du film de genre à la filmographie sans faux-col.
Son premier film « La dernière maison sur la gauche » en 1972 est le remake de « La source » de Bergman (excusez du peu !) et il termine sa carrière par la franchise Scream, ironique déconstruction du film d’horreur.
C’est surtout un formidable raconteur d’histoires terrifiantes pour des adultes qui, comme les enfants, adorent avoir très peur pour de faux.
Bonne nouvelle pour tous les fans de cinéma d'animation : les personnages les plus indémodelables du studio Aardman rejoignent le catalogue cinéma de Folimage , ce formidable studio d'animation situé dans la Drôme près de Valence, dont j'avais chanté les mérites l'an passé, Une grande excursion et Un mauvais pantalon, deux films cultes de Nick Park, pour la première fois en version numérique.
La firme Aardman, en partenariat avec Folimage, nous propose une cinquantaine de minutes de nostalgie avec deux courts-métrages déjà connus de Wallace et Gromit et regroupés sous le nom des Inventuriers.
La ressortie de ces bijoux de Nick Park et après la sortie triomphante de ma vie de courgette il y a quelques semaines nous prouve ainsi que 25 ans après, son immense imagination aussi hilarante que burlesque n'a pas pris une ride, avec dedans, des purs moments de comédies et d'inventivité à voir en boucle.
Les hilarantes aventures du chien Gromit et de son maitre Wallace forcent en effet totalement l'admiration sur le plan de l'écriture , la réalisation et la technique d'animation en volume- une technique que Folimage développait aussi, d'où le lien entre les deux studios, des techniques qui seront ensuite encore plus développées dans les chefs oeuvres ultérieurs du studio Aardman, le mystère du Lapin-Garou, Chicken Run ou le récent Shaun le mouton, une des merveilles de l'an passé.
Le programme s’ouvre tout d’abord avec une tres jolie- mais très courte- perle animation Selfie, puis on enchaine vite avec Une grande excursion et Un mauvais pantalon, deux films cultes de Nick Park, pour la première fois en version numérique.
Quelle belle initiative en tout cas que celle de Folimage que de transmettre ces deux merveilles aux jeunes générations et le cas échéant à mes enfants ces personnages magiques que sont Wallace et Gromit, fut un vrai bonheur.
Des deux films présentés dans le programme, Un mauvais pantalon est on l'avoue le meilleur du lot, car plus abouti surtout au niveau du scénario, un Chef-D'oeuvre d'une vingtaine de minutes, parfaitement bien réalisé, intelligent, drôle et même touchant.
Quelle belle idée d'avoir trouvé en rival du charmant Gromit ce pingouin malveillant absolument irrésistible. Et on est admiratif par cette façon dont Nick Park rend hommage aux films noirs par les scénes de filature, le travail sur l'éclairage, la géniale musique de Julian Nott avec en point d'orgue une scène finale de la poursuite sur le petit train à travers la maison vraiment jubilatoire.
Une ressortie qui est l'opportunité rêvée de redécouvrir les débuts tellement prometteurs d'un studio qui a servi de modèle à énormément de films d'animations dans les deux dernières décennies- voir le récent Grande course au fromage qui semble avoir largement pris comme modèle les personnages de Nick Park..
On comprend alors parfaitement en revoyant ces 2 courts prodigieux à quel point Wallace & Gromit ont su traverser le temps et les formats pour imposer leur style unique qui ont fait leur immense succès..