La taularde : quand le Sophie Marceau's movie rencontre le drame carcéral
En prolongement d'Orange is the New Black cette série qui ne cesse de cartonner dans le monde entier, la cinéaste française Audrey Estrougo , dont j'avais aimé la terrible Histoire Banale en 2014, propose sa propre version cinéma du milieu carcéral féminin, et j'ai pu voir La Taularde- qui sort en DVD le 17 janvier 2017 chez Orange Studio- peu de temps avant celle venant de la Palestine, avec ce 3000 nuits dont je vous ai parlé récemment à l'occasion d'un jeu concours toujours en cours.
Depuis l'histoire du cinéma, c'est bien évidemment loin d'être la première fois que l'on aborde l'univers carcéral sur grand écran, et ici la particularité de cette Taularde réside dans la volonté de tenter de greffer deux films en un : le drame carcéral avec "le film de Sophie Marceau", qui est un peu un genre à part, tant Sophie Marceau fait partie de ces rares comédiennes qu'on ne peut voir totalement sans parvenir à se détacher de l'image qu'elle véhicule.
Comme le tentait déjà sans aucune réussite le bien raté "Arretez moi !"de Jean Paul Lillenfeld, la Taularde donne ainsi quelque peu l'impression de servir de caution à l'actrice de la Boum pour tenter de l'affranchir de son image de belle éplorée qui joue souvent dans des guimauves sentimentales.
Sur ce plan là, "La Taularde" ne réussit pas toujours son coup, tant le contre-emploi parait un peu appuyé, surtout au début lorsqu'on voit Sophie Marceau dans des tenues particulièrement sales, le visage marqué- alors qu'elle joue une enseignante- et qu'elle semnle avoir un peu de mal à convaincre en femme éperdument amoureuse qui est en prison pour avoir obéi à son homme un détenu dangereux.
L’identification à son personnage n’est dès lors pas forcément facile et l’actrice n'est pas toujours très persuasive. D'ailleurs toute l'intrigue sentimentale concernant la destinée de ce personnage est rarement crédible et sonne un peu comme un artifice superflu.
Heureusement, le film convainc plus lorsqu'on rentre vraiment dans le quotidien de cette prison pour femme et finalement on oublie un peu l'icone, et l' on se dit qu'avoir cette tête d’affiche pour nous permettre de nous immiscer dans ce quotidien n’est pas une bonne idée de prime abord.
Evidemment "La Taularde" n'arrivera jamais au niveau de certaines réalisations choc sur le sujet comme l'étaient "Un Prophète", ou le plus récent et méconnu mais exceptionnel " "Les Poings contre les murs", mais il parvient toutefois à parfois surprendre le spectateur, dans des scènes qui frappent par son réalisme et sa justesse, notamment lors d’uné émeute emplie de tension ou alors lors d’une agression d'une violence radicale et innatendue.
Sans aller très loin dans sa dimension sociale et en laissant certains seconds rôles au rang de simples archétypes, la Taularde ne reste hélas qu'au stade des bonnes intentions, mais le long-métrage d'Audrey Estrougo se regarde néanmoins sans aucun déplaisir..
LA TAULARDE Bande Annonce (Sophie Marceau - 2016)