Collagecine

Bon, les films de 2017 battent bien leurs pleins avec déjà plein de sorties très interessantes, dont on a déja commencé à  chroniquer entre hier et ce matin, mais il y a encore pas mal de films de 2016 dont on avait pas encore pris la peine de  parler..

En voilà 4 d'un coup que Pablo et moi avons vu en décembre dernier, pour une chronique un peu plus courte que de coutume mais dont on dit l'essentiel :

1.Assassin's Creed :

 

assassins-creed-film-rentabilit

Ubisoft, une des premières entreprises françaises de jeux vidéo, avait décidé de miser sur l'adaptation cinématographique d'Assassin's creed, dont la première licence date de 2007. En désignant Justin Kurzel (MacBeth) comme metteur en scène et Michael Fassbender comme acteur principal et premier producteur, le film promettait une belle empoignade manichéiste (peu importe,  à vrai dire...) pendant plus de 2 heures.

Il n'en n'est rien, car si les techniques post-production et l’époustouflante réussite virtuelle sont bien réels, la trame épiquo-pathétique de ce condamné à mort ressuscité pour servir sa descendance ne nous emballe à aucun moment, nous laissant assez loin du cadre instable et inquiétant installé par Kurzel, qui aura manqué cruellement de gestion, quant à la maîtrise du rythme du récit.

ac_movie_gallery-02_248047

 Aussi, nous pourrons encore, dans la continuité d'Alliés, nous consterner devant la plasticité faciale et corporelle de Marion Cotillard qui n'éprouve plus rien du tout depuis Mal de pierres, de Nicole Garcia.

Passez votre chemin, les Assassins ne vous en voudrons point !

ASSASSIN S CREED Bande Annonce VOST # 2 (Film - 2016)

Pablo

 2.Louise en hiver :

 

louise-en-hiver-de-jean-francois-laguionie-6_5749395

 Après un formidable Tableau, où il dénonçait les inégalités sociales et le racisme de l'Holocauste, Jean-François Laguionie décide de s'attaquer à une peinture cruellement révélatrice, sur les dessous de la crue ruralité et la paupérisation de la classe moyenne contemporaine et moderne. En revenant à des techniques picturales beaucoup plus classique (fusain, calque, canson…), il signe une fresque artisanale, qui possède, étonnement, une magnificence de l'ordre de l'extraordinaire.

Racontant l'histoire de Louise, personnage éponyme atypique, qui n'en fait qu'à sa tête après le départ de la foule nombreuse, se construisant une cabane, cassant les vitrines de luxe, le roi de l'animation compose un fable au rythme parfaitement linéaire (prenant donc le temps de posé les première briques du néo-drame), où la morale n'est pas bien loin : la face cachée des stations balnéaires, son calme après la « tempête » touristique, l'impact écologique de l'Homme sur la planète Terre…

louise-en-hiver-01

Enfin, ce nouveau récital stylistique évoque avec brio la mort, comme une résignation existentielle au fil de ce récit apaisé et calme.

Bercé par la voix rauque et malheureuse de Dominique Frot, la trame mortifère nous entraîne dans une sublime mélancolie, et ce film confirme l'excellente année du cinéma d'animation français.

 

Pablo

3. L'élan

 

 

Une créature étrangement attifée d’une tête d’élan en peluche sur un corps vêtu d’un manteau marron, débarque dans une petite ville isolée en bordure de forêt. Adoptée par une famille, confrontée aux habitants curieux ou inquiets, chacun s’interroge sur l’identité de cet être absurde et somnambulique....

Voilà un  film bizarre, sorti sur quelques écrans la dernière semaine de 2016 et produit  en marge totale des circuits classiques…  Ce film atypique est réalisé par Etienne Labroue (qui a officié sur certaines pastilles à  Canal + et réalisateur entre autres de clips des Wampas)  et qui, sur les traces d'un Michel Gondry ou d'un Quentin Dupieux, tente un conte rural totalement absurde qui lorgne gentiment sur le fantastique avec un élan en peluche, totalement mutique- avec juste quelques petits grognements-  en personnage principal qui sert un peu de déclencheur de tout un petit monde autour de lui, un peu comme dans le Théorème  de Pasolini.

 
elan
Le premier quart d'heure peut intriguer par cette volonté de sortir des sentiers battus, et par cette ambiance gentiment loufoque, mais très vite devant l'absence totale de sens et de rationnalité, on s'ennuie très vite devant un délire qui nous semble totalement vain...
Pas très attiré au départ par  le non-sens  et l'absurde, mon intérêt s'émoussa très vite faute pour le cinéaste  d'avoir le talent visuel de ses modèles avérés

 

 4. Sully

 

sully

Le dernier film de Clint n'est pas sorti en décembre 2016, mais le 30 novembre, et malgré toutes ses qualités évidentes on ne s'est pas empressé pour en parler avant la fin de l'année, en nous rendant compte qu'il n'arriverait pas à se classer parmi les 10 ni même les 30 meilleurs films..

Républicain affirmé et soutien de Donald Trump,  il est difficile de se détacher totalement de cela désormais quand on voit un film de Clint Eastwood, surtout quand après American Soldier,  il sonde encore le patriotisme d'un citoyen ordinaire,  et critique l'administration très procédurière, et ceci pourrait se fondre avec les arguments de campagne du nouveau Président des USA.

Résultat d’images pour sully film

L'intérêt de ce  " Sully » est d' être un film catastrophe  intimiste, réaliste et pertinent, avec une  reconstitution de l'accident d'avion très  efficace, l'ensemble  manque d’affects et de fulgurances et donne un peu l'impression d'être- pardonnez moi l'expression en pilotage automatique, un peu comme le jeu de Tom Hanks qui ronronne un peu.

 Et surtout le gros problème de Sully c'est qu'il aborde un thème très proche de celui traité par un autre récent film holywoodien, l'excellent Flight réalisé en 2013  et que la comparaison tourne nettement en faveur du film de Robert Zemeckis. La critique , très indulgente envers Sully, semble conserver une vraie tendresse pour tout ce que fait  Clint certainement eu égard aux chefs d'oeuvres anciens d'Eastwood même si ceux commencent à dater..

 Sully - Bande Annonce (VOST)