Monsieur et Madame Adelman (critique): tout sauf l'ennui...
Au début du mois de février , j'étais invité dans un luxueux hôtel lyonnais- chanceux que je suis- pour interviewer, avec d'autres confrères, Nicolas Bedos et Doria Tillier.pour la présentation du premier long métrage du premier nommé Mr & Mme Adelman, qu'ils ont co-écrit ensemble.
Un film que j'avais eu la chance de voir des début du mois de janvier, lors de la Convention du Pacte, et qui m'a totalement emballé, tant Nicolas Bedos, pour son premier essai- même s'il tourne autour du cinéma depuis de longues années, on le verra lors du compte rendu de l'interview- de ce qui fût un de mes premiers gros coups de coeur de cette année 2017.
Le film est sorti le mercredi 8 mars 2017 en salles et malheureusement il est loin d'avoir fait l'unanimité et surtout il n'a pas forcément rencontré son public, atteignant avec difficulté les 200 000 entrées en bout de course.
Pourant, qu'on aime ou pas le personnage médiatique de Bedos Jr, je pensais que ce bijou d'inventivité et d'audace qui nous plonge dans une fresque sentimentale et très drôle sur un couple d'écrivains aux proies aux affres de la passion allait cartonner...
Mais même au sein même de Baz'art on s'est déchirés entre ceux qui comme moi ont été totalement emportés par le souffle romanesque d'un film qui envoie tout ballader, clichés- sur le couple, les bourgeois, la création littéraire, les enfants, et plein d'autres sujets- et bon goût en assumant l'outrance et le romantisme lyrique à souhait et ceux qui trouvent le film sans vraiment les bousculer, le film se gauffre dans les stéréotypes et les situations convenues...
Je n'arrive pas à enlever de ma tête l'idée que les détracteurs du film qui n'ont pas été tendre avec le film ont surtout condamné le personnage Bedos, qui, même lors de la promotion du film n'aura pas vraiment réussi à enlever son coté énervant avec une fausse modestie et une pointe d'arrogance qu'il a trainé de plateaux TV en plateaux TV,
En même temps, difficile de détacher totalement un film de l'image publique renvoyée par son réalisateur vu que Monsieur et Madame Adelman est une oeuvre que Nicolas Bedos défend totalement becs et ongles comme on le verra dans l'interview qu'il nous a donné et je vais essayer de restranscrire rapidement.
Ce qui est certain, c'est que son premier long métrage met totalement en exergue le tout sauf l'ennui que le personnage joué par Bedos Jr lui même hurle comme crédo pour sa vie de couple: pas une minute de répit pour le spectateur que ce soit dans la forme ou le fond, on est dans l'excès et le lyrisme total.
Et en ces temps où le minimalisme et le plan séquence est de mise, ce coté presque américain avec un grand soin aporté au cadre à la lumière et un beau sens du travelling, bref un côté très Scorsesien ou Paul Thomas Anderson, des références assumées par Bedos lui meme - et qui a peut etre un peu aussi contribué à écraser son film sous les références m'a fait énormément du bien...
Ce qui est certain, c'est que de mon point de vue, est une immense réussite car iloscille sans cesse entre un humour malin, transgressif et décapant et une très belle justesse émotionnelle, avec pas mal de profondeur et de belles vérités sur le couple et, à l'heure où les comédies francaises nous assomment de par leur médiocrité ambiante, cette fraicheur fait franchement du bien, et puis cerise sur le gâteau, le film fait éclater au grand public le talent immense d'une Doria Tillier- ah son sourire qui ferait fondre des rangées d'esquimaux à elle toute seule et dont j'ai pu mesurer l'étendue des dégats qu'elle causait en l'interviewant-..
Un talent qu'on ne pouvait deviner au vu de ses prestations sympathiques mais sans plus de miss Météo...incarner ainsi différents âges d'une vie d'une même personne avec un talent constant est une des autres prouesses de ce Monsieur et Madame Adelman que je continuerai donc à défendre becs et ongles....