« Tempête de sable » : le beau combat de deux femmes contre le poids des traditions
Une mère et sa fille face aux traditions ancestrales dans un petit village de bédouin proche de la frontière de Jordanie: tel est le sujet principal de « Tempête de sable » le long métrage de la cinéaste israélienne Elite Zexer qui sort demain, le 6 juin en DVD, chez Pyramide Films.
Un film qui a notamment glané un prix au Festival de Sundance et qui, comme pas mal de films récents de ces derniers années, nous montre la difficile condition des femmes dans un régime quelque peu ancestral, dans lequel le poids des traditions s'oppose au désir d'émancipation de jeunes (et de moins jeunes) femmes, à travers le combat d'une mère et sa fille qui vont toutes deux devoir se battre pour chacune à leur manière lutter contre des régles de vie qu'elles ne supportent pas( plus).
Dans la lignée des sublimes "Mustang" ( chronique ici même) ou Noces ( critique ici, ) pour prendre deux récents films sur le sujet, "Tempête de sable" nous montre à quel point il est difficile de s'affranchir de ces traditions régies par les hommes depuis la nuit des temps.
Centré autour de 3 personnages principaux d'une même famille , la mère la fille et le père , le film, ode à la liberté et l'égalité entre les sexes, est un beau portrait de femmes plus complexes qu'il n y parait de premier abord.
La cinéaste parvient à éviter les pièges du didactisme et du manque de nuances, avec notamment un personnage d'homme qui suit plus ses traditions par lacheté que par réelle conviction.
Et cette belle relation mère fille, qui va prendre de l'ampleur dans son dénouement sacrificiel, est décrit avec justesse et sensibilité.
Réalisé par une israélienne qui s'est interessée à la vie de ces musulmanes auprès de qui elle a vécu pendant 4 ans ( beau motif d'espoir), le film, qui manque parfois d'un peu d'émotion et de densité romanesque- ce qui l'empeche d'être du niveau des deux films dont j'ai parlé plus haut- n'en est pas moins salutaire et enrichissant.
Et le film est essentiel pour nous rappeller, si besoin était, que des combats, aussi bien personnels que collectifs, méritent d'être livrés et évidemment gagnés, même si la réussite finale est malheureusement loin d'être évidente.