Christophe Bourseiller, l'inclassable qui gagne à être connu
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" Un kebab, le jour de Noel en éprouvant la liberté du solitaire, que peut on souhaiter de plus fastueux? La famille n'est telle en vérité qu'un tribunal inéquitable ? doit on donner pour unique objectif de la fuir à longue enjambées? sauve qui peut la non vie?"
Christophe Bourseiller, je l'ai découvert évidemment comme beaucoup je pense, dans le rôle du petit étudiant à chevelure bouclée à lunettes vaguement enervant faisant du gringue à Danielle Delorme dans "Un elephant ca trompe énormément", ce film culte d'Yves Robert que j'ai bien du revoir une bonne dizaine de fois.
Pour toute une génération, sa phrase « J’aime vos seins. Enfin, surtout le gauche" restera presque aussi mythique que le j'étais à deux doigts de conclure " de Jean Claude Dusse, enfin presque...
Après cette mémorable prestation cinématographique, je l'ai encore suivi durant ma jeunesse, j'avais notamment beaucoup apprécié ses écrits mordants et drôles qu'il rédigeait dans feu le magazne "7 à paris" ,une revue pleine d'audace et dirrévérence dont j'ai beaucoup regretté l'arret dans les années 90.
Plus tard j'ai su que Bourseiller avait écrit des livres notamment sur Guy Debord, un auteur qu'il affectionne particulièrement puis qu'il avait animé longtemps une émission de musique sur France Culture
Mais Bourseiller , c'est encore bien plus que ces quelques faits d'armes , ce touche à tout a en fait construit une l’«œuvre expérimentale» qu'il tente de décrypter dans les Mémoires d’un inclassable ( qui sont récemment sortis aux éditions Albin Michel).
ON y découvre un parcours éclectique qui ainsi assemblés forment le puzzle de sa personnalité complexe., et dans ces mémoires souvent interessantes de cet enfant de la balle, comme on dit un peu sommairement, on pourra y croiser Danielle Delorme, Coluche, Godard, Yves Robert et des militants anarchistes moins connus car l'homme, passionné de politique a toujours mis en avant un militantisme et un engagement particulièrement poussé.
Un livre qui parle cinéma, politique, militantisme, littérature, en brassant les époques et les milieux des années 70 aux si mémorables et folles années 80
On voit dans ces mémoires que Bourseiller n'a rien perdu de sa verve et même si l'ensemble peut parfois paraitre un peu décousu ou anodin, on ne peut que ressentir de l'affection pour ce touche à tout dilletante, slalomant d'un monde à l'autre.
Il faut dire que cet homme complexe, qui même en multipliant les supports et les expériences, a toujours cherché à réconcilier l'oral et l'écrit et faire entendre une voix et une plume jamais ennuyeuse et toujours différente, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.