okja

Un petit billet sur ce fameux OKJA, ce film sorti avant l'été et rattrapé depuis mais une fois n'est pas coutume, pas dans les salles obscures : un film qui a entrainé quantités de palabres et discussions en tous genres lors de sa présentation sur la croisette et pas forcément pour des raisons cinématographiques.

A moins d'être parti sur une autre planète pendant la durée du dernier Festival,  tout le monde sait qu' "Okja"  est sorti en France sur Netflix sans passer par la case grand écran, ce qui a carrément amené une jurisprudence cannoise interdisant les films en compétition officielle  si aucune distribution salle n'est prévue, jurisprudence qu'on est assez curieux de voir si elle va être ou non appliquée dans les années à venir.

 Production estampillée Netflix, le film du Sud-Coréen Bong Joon-ho- dont on avait dit tout le bien qu'on pensait de son premier long Mémories of murder (un film, qui lui, a connu une nouvelle sortie salles cet été)  n'a donc été visible que sur la plate-forme américaine de vidéos à la demande.

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Et pourtant, assurément le  film du Sud-Coréen Bong Joon-ho mériterait pourtant d'être vu en salle tant le film vaut plus pour ses flamboyances visuelles que son scénario assez prévisible, voire caricatural.....

Le film nous raconte l'histoire de Mija, qui, depuis la disparition de ses parents,  vit dans les montagnes avec son grand-père et Okja, une sorte de cochon gigantesque qui veille sur elle autant qu’elle veille sur lui.

Mais la bête fait partie d’un programme d’élevage initié par Mirando, un géant de l’alimentaire qui voit dans cette dernière un moyen de produire de la viande à bas coût. Impuissante, Mija assiste à son enlèvement, mais ne se résigne pas. Assistée de défenseurs de la cause animale, elle va tout faire pour sauver son amie.

Après Snowpiercer, Okja  inscrit de façon encore plus évidente Bong Joon-Ho dans un  cinéma  plus mainstream, plus accessible à tous, projet louable sur le papier, sauf que, du coup, il en perd un peu de sa singularité  et  de sa spécificité.

 

ojka

Après une première partie en Corée plutôt  touchante  et poétique,  basée sur l'amitié entre la jeune fille et Okja, le film change de cap en partant à Séoul et à New York pour prendre le cap d'un pamphlet militant primaire, car martelé avec assez peu de subtilité.

Evidemment, un blobkuster qui se targue de dénoncer l'horreur des abattoirs, la société de consommation et les OGM est une entreprise tout à fait salutaire,  mais le résultat final déçoit subsantiellement.

Cette  satire sur l'industrie agro-alimentaire, à travers ce super-cochon génétiquement modifié,  étant quand même écrite avec d'aussi gros sabots que ceux du cochon, vu que le film ne lésine jamais sur les personnages grotesques,  comme celui de  Jack Gyllenhaal qui en rajoute dans la surenchère totale.

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 Si la  mise en scène de  Bong Joon-Ho est parfois grandiose,  surtout dans ses premiers temps, et  aurait  sans doute mérité le dispositif d’une véritable salle de cinéma, Okja ne convainc pas en globalité ..

Définitivement, on est loin du grand film familial attendu, loin d'un "ET" ou d'un "Géant de fer," sur le même  thème de l'amitié entre un enfant et une créature non humaine, dont le destin est menacé...

Bref, si Pedro-qui avait prédit dès le début qu'il ne palmerait pas un film qui ne sortirait pas en salles- et son jury n'ont rien donné à Okja au palmarès,  cela n'a véritablement rien d'infamant au vu du résultat final..