Depuis un mois désormais on a souvent mis en avant quelques coups de coeur de la rentrée littéraire et on va continuer dans les semaines à venir..
Malheureusement on a aussi lu quelques romans qui nous ont moins emballé que ceux ci et on a choisi de les regrouper dans une première partie ( car il en reste d'autres hélas) de déceptions de cette rentrée littéraire, en espérant que ceux ci sauront toucher d'autres lecteurs..
1 Hemlock Grove ; Brian McGreevy ( éditions Super 8)
“Avez-vous déjà entendu parler de la “Lycanthropie clinique”, Peter?”
Hemlock Grove (Pennsylvanie) n'est plus une petite ville paisible. Dans les bois, le corps mutilé d'une jeune fille vient d'être retrouvé. Une chasse à l'homme est lancée. Au sein de la communauté, cependant, une angoissante question se fait jour : ce meurtre est-il vraiment l'œuvre d'un homme ? Et si certains en savaient plus qu'ils ne voulaient bien le dire ?
Brian McGreevy, qui a travaillé aussi sur la série Netflix tirée de son livre, est né dans la région de Pittsburgh. À l'âge de 15 ans, arguant de "différences créatives", il laisse tomber le lycée. Il est l'un des membres fondateurs de la maison de production El Jefe, basée au Texas.
Promenons-nous dans le bois...prêt pour un Twillight écrit par David Lynch ? Et si la famille Adams était au prise avec un loup-garou vraiment très Garou ? Ça dévore, démembre et déchiquète dans la forêt de Helmlock Grove, petite ville Pennsylvanie mise à sang et chair à pâté par une(des?) bestiole vraiment sans pitié.
Des jeunes filles à moitié dévorée dans un bois on peut dire qu’elles ont vu un sacré loup.......d’où un sacré problème pour Peter qui lui est un vrai loup-garou, mais un loup-garou sympa...presque végétarien....
2 Joann Sfar, Vous connaissez peut etre ( Albin Michel)
"Ecrire, c'est quand quelque chose te tracasse et que tu peux le faire sortir. "Y'a pas de souci, c'est l'inverse. Chaque " y a pas de souci" entendu confortera l'auteur dans l'idée que toute communication avec l'extérieur est vouée à l'échec."
En mai dernier, on s'était félicités du fait que Joann Sfar abandonnait pour un temps les univers un peu trop inspectifs et autocentrés sur ses obsessions intimes, pour retrouver avec bonheur son fameux Petit Vampire .
Malheureusement, cette parenthèse aura été de courte durée car il nous revient en cette rentrée 2017 avec un récit largement autobiographique basée sur sa rencontre sur facebook avec une jeune fille fantasque nommée Lili, ainsi que ses difficultés à gérer un incontrôlable pitbull, Marvin..
Ca commence pas mal, c'est plutôt enlevé, ca pose de questions plutôt pertinentes sur internet et ses dangers, mais hélas, très vite ca se gate pour aboutir à un récit décousu, trop autocentré pas assez universel.
Finalement ce mélange de quelques aphorismes parfois brillants et disgressions souvent inutiles lasse bien vite.
Dommage, depuis quelques temps, Sfar produit beaucoup, trop peut-être, trop sans doute, et sincèrement son talent incontestable mérite mieux que cette frénésie d'écriture..
3. Avant tout se poser les bonnes questions ; Ginevra Lamberti (éditions serpent à Plumes )
" Le fait de jouer un personnage et d'endosser un costume bien défini implique également la nécessité de développer des thèses en passant des nuits entières y réfléchir de façon à pouvoir les exposer à l'heure de l'apéro. C'est avec ce genre de choses que l'autre soir un type m'a interpelé parce que j'avais une frange et qu'il voulait m'expliquer sa thèse au sujet des filles à franges qui seraient les plus déséquilibrées et les pires de toutes..."
Comme pour le Sfar, ce récit verse largement dans l'autofiction et parle aussi pas mal de réseaux sociaux.
Ecrit par une blogueuse italienne étudiante en call center, on est plongé dans le quotidien d'une jeune italienne étudiante en call center ( sic) qui a beaucoup de mal à trouver sa place dans une société italienne particulièrement précaire, traité avec un regard décalé, peu d'humour noir et un grain d'autodérision.
Ca pourrait être drôle et bien vu, mais tout est trop tiré à l'extrême et verse trop dans la caricature pour convaincre.
Une fois encore, l'ensemble est bien inégal : si les parties concernant le marché de l'emploi et les recherches de job sont plutôt croustillantes, tout ce qui concerne l'intime et la famille de la narratrice manquent singulièrement d'intérêt .
Bref, on a affaire à un de ces livres vite lus vite oubliés.... dommage car on est toujours curieux d'avoir des nouvelles de la littérature italienne..
bonne continuation