S’inspirant du meurtre de David Zamundo, victime d’un crime homophobe qui est survenu à Santiago en 2012, le réalisateur et musicien Alex Antwandter signe son premier long métrage, Plus jamais seul (distingué du Teddy Bear à la Berlinale 2017) , qui sort en DVD demain le 5 octobre est oeuvre étonnante et profondément émouvante :
Voilà un beau film chilien qui nous raconte le lien difficile mais plein d'amour d’un père pour son fils, avec en toile de fond de la difficulté d'être homosexualité au sein d'une société chilienne visiblement très masculine et pour qui l'homosexualité n'a hélas rien de naturel.
Il est l'oeuvre d'un musicien électro célèbre en Chili et toute en amérique latine qui a été marqué comme tout le pays par un atroce meutre homophobe survenue en 2012 et a choisi d'en faire l'objet de sa première fiction. Un meurtre homophobe dont la portée médiatique fut si vive que le Chili promulgua une loi au nom de sa victime, la loi Zamudio.
En suivant dans sa première partie un jeune un peu à part qui suit des cours de danse, qui s'habille en femme et aime aussi se maquiller, et qui tombe amoureux d’un garçon, et qui va subir une agression particulièrement violente, le film pourrait être un réquisitoire contre la violence homophobe mais en fait est finalement plus et mieux que cela du fait de son découpage particulier et du virage qu'il prend à mi parcours du film.
Scindé en deux parties, la première centrée sur le jeune homme et le deuxième sur son père,Plus jamais seul parvient à s'affranchir de la simple retranscription d'un terrible fait divers, et d'un coté dossiers de l'écran qu'on pouvait craindre en axant son propos sur une difficile mais touchante relation père-fils dans un Chili rongé viscéralement par une intense crise économique.
En se focalisant dans sa deuxième partie sur Juan, le père, responsable de production et associé dans une usine de fabrication de mannequins, qui va peu peu découvrir ce que subissait ce film, et qui va se retrouver face aux failles des systèmes judiciaire et médical le réalisateur tend à l'universalité et rend la portée de son oeuvre plus grande..
Une oeuvre étonnante et émouvante qui fait croire en l'homme et en sa capacité de résistance et de solidarité face à la barbarie.
3. THE young Lady le joyau glaçant et fascinant du cinéma britannique ( 3 octobre; KMBO)
Ce magnifique et vénéneux drame britannique a subjugué près de 150 000 spectateurs au cinéma au début de cette année.Le réalisateur de The Young Lady, William Oldroyd, et la scénariste, Alice Birch, réalisent ici leur tout premier film de cinéma, mais auparavant ils se sont fait connaitre du théâtre londonien et cet amour pour le théâtre se sent fortement dans leur façon de magnifier les décors et les espaces et d'optimiser le matériau d'origine.
Et Katherine ne ferait pas autant d'effet sur le spectateur si elle n'était pas jouée par une comédienne remarquable, ce qui est le cas avec une vraie révélation la jeune Florence Pugh-- qui avait joué auparavant dans un seul film, The Falling inédit en France- et dont le jeu, formidable d'intensité et de présence efface un peu ses autres partenaires pourtant impeccables aussi, exception faite de la jeune Naomi Ackie, éblouissante dans le rôle de la servante, dont la terreur muette imprimera longtemps la rétine.
William Oldroyd et Alice Birch (scénariste), tous deux venus du théâtre londonien, signent pour leur premier essai au cinéma un vrai coup de maitre qui devraient logiquement être suivis d'autres...
The Young Lady va donc nous montrer comment cette quête de liberté d'une femme victime des inégalités sexuelles de l'époque va la faire plonger dans une sorte de folie, voire d’auto-destruction.