The Florida Project, film américain indépendant de Sean Baker, sort en salles au cinéma ce 20 décembre prochain après une présentation particulièrement enthousiaste lors du dernier Festival de Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs .
Après Tangerine, qui suivait 24 heures de la vie d’une transsexuelle dans les quartiers chauds de Los Angeles, le réalisateur Sean Baker continue de donner la parole à une Amérique marginalisée, celle des laissés-pour-compte pour qui l’"american dream " n’est qu'un leurre.
L'intrigue du film The Florida Project se passe en effet entièrement dans un motel d’Orlando, à la lisière de Disney World en Floride, ce qui est l'occasion pour le cinéma de faire cohabiter deux mondes totalement opposés, celle de la précarité quotidienne et des petits combines pour survivre et celle de la surconsommation et de l’entertainment.
Un film sur l'Amérique des rednecks, assez proche de la vision d'Andrea Arnold avec son formidable American Honey et un film qu'on a pu voir en avant première ,au Comoedia lors du dernier ciné brunch en date ( vous savez cette manifestation épatante où l'on voit un film surprise en avant première et ou l'on petit déjeune en parlant du film juste après).
Les discussions petit déjeunatoires autour de ce The Florida project auront d'ailleurs été animées au sein même de l'équipe de Baz'art, certains trouvant le film trop minimaliste, documentaire et pas assez romanesque et passionnant dans la conduite de son récit, d'autres trouvant que ce 400 coups en Floride étant fort et édifiant.
Univers interessant que ce motel qui a été conçu pour attirer les touristes mais qui ne recueille que les laissés pour compte du rêve américain et qui vivent sous le regard paternaliste et souvent amusé du gérant du motel interprété par l'immense Willem Dafoe, un homme qui fait son possible pour éviter les catastrophes dans cet univers de ces laissés-pour- compte.