Le Vénérable W : Barbet Schroeder clôture sa trilogie du mal
De More à Amnesia, en passant par General Idi Amin Dada, Maîtresse ou Barfly, du documentaire à la fiction, de la Nouvelle Vague à Hollywood, les films de Barbet Schroeder nous entraînent, sur près d’une cinquantaine d’années, au-delà des genres, des catégories et des frontières, vers des territoires vierges, une marge, dans laquelle morale, évolutions et pouvoirs sont observés et questionnés, sans rien imposer.
Avec élégance et distance. Ironie et bienveillance. Sélectionné au Festival de Cannes 2017, Le Vénérable W. clôt ce que Barbet Schroeder a appelé sa "Trilogie du mal" entamée en 1974 avec Le Général Idi Amin Ada puis en 2007 avec L'Avocat de la terreur, sur Jacques Vergès.
Le vénérable W. », c’est U Wirathu, un moine bouddhiste de 48 ans, membre influent du mouvement d’extrême-droite Ma Ba Tha qui, depuis des années, attise les haines entre les communautés
Un réquisitoire implacable sur la triste banalité du mal pour ce documentaire parfois un peu trop édifiant- nous n'avons pas forcément toutes les clés pour comprendre la politique birmane- mais néanmoins particulièrement glaçant et imparable.
EN SUPPLÉMENTS
- « Où en êtes-vous, Barbet Schroeder ? » court métrage (2017, 15 mn)
- Entretien avec le réalisateur ( 30 mn) qui nous explique que la réalisation de Le vénérable W. n’a pas été une partie de plaisir pour Barbet Schroeder et son équipe