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Je m’en félicitais en tout début d’année lorsque j’ai listé les 10 films qui me faisaient le plus de l’œil : Cro Man la nouvelle production en provenance des talentueux studios Aardman, marque le grand retour aux affaires de Nick Park, qui s’était éloigné de la réalisation ces dernières années, était vraiment une chouette nouvelle.

Nick Park est le metteur en scène emblématique d’Aardman, celui qui a signé les gros hits du studio britannique (Wallace et Gromit, donc, mais aussi Chicken Run et le court-métrage fondateur Creature Comforts, sorti en 1989), et on est forcément un peu excités par son comeback.

Une chouette nouvelle qui s’est concrétisé depuis hier puisque "Cro man"  est sorti en salles ce mercredi 7 février et qu’on a eu la chance de le voir en famille en avant-première lors du Festival du cinéma anglais de Villeurbanne.

 

 

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Depuis Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou en 2005,  Nick Park s’était fait plus discret, se contentant de signer le court-métrage Sacré Pétrin (2008) mais restait à la production exécutive de Shaun le mouton (sur grand et petit écran), le dernier  et exceptionnel gros projet en date de la maison. 

L’affiche officielle du film laisse peu de doute sur la familiarité de l’univers dans lequel on est plongé, tant on semble assez proche de l’univers de Wallace et Gromit  mais transposé à l’époque de la préhistoire.

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Si le  film s’ouvre avec une formidable séquence en stop motion présentant en quelques minutes la version très personnelle du studio de l’extinction des dinosaures et des débuts de l’âge de bronze, Cro Man déçoit un peu  surtout dans son début, tant l’intrigue met du temps à démarrer et les gags semblent rares, à  des années lumières d’un Shaun le Mouton qui faisait rire à peu près toutes les 10 secondes.

Avec ce début qui laisse augurer un long métrage plus bavard, plus sage voire classique dans son discours,  on se dit alors que la magie des  studios Aardman semble s’envoler.

Heureusement,  même s'il n'atteindra jamais les sommets des chefs d'oeuvre du studio, le film trouve sa vitesse de croisière à mi-parcours avec des séquences bien plus folles (la scène de massage notamment) ou la mésange vocale) qui  réveillent le spectateur et le font  retrouver avec bonheur l’univers si adoré de Wallace et Gromit.

Et évidemment la réalisation hors avec notamment des décors assez dingues et, au vu du nombre de personnages- le film parle beaucoup de football dont pas mal de figurants- relèvent du tour de force dans le domaine du Stop Motion.  

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On reste alors totalement béats d’admiration devant cette prouesse pour animer les séquences, notamment celles du match de football. Vu que Cro Man comme les autres films du studio  est fait à la main,  en grande partie à quelques insertions numériques peu convaincantes près.

On adore particulièrement le personnage du Crochon : un irrésistible sanglier désespérément muet qui fait un peu penser à Gromit  ou Shaun, qui prouvent que Aaardman et Nick Park ne sont jamais autant meilleurs que lorsqu’ils n’ont pas la parole pour  faire rire le spectateur.

Si le message du film- sur la solidarité primant sur l’individualisme-  est assez classique et traverse 99% des films pour enfant,  certains anachronismes et autres clins d’œil au monde du sport contemporain avec ses champions superstars et surpayés touchent dans le mille,  de même que le personnage de Lord Noz, cupide et égoïste pourra faire penser à quelques politiciens bien connus des grands…  

Si la  VF qu’on a eu ce jour-là avec Pierre Niney  dans la voix du personnage principal, Doug est pas mal du tout, la VO  avec  Eddie Redmayne, Maisie Williams et Tom Hiddleston, est forcément à privilégier pour ceux qui veulent accentuer le côté british du projet.

Bref, une réussite certes mineure par rapport aux chefs d’œuvre du studio, mais une réussite tout de même, qui assurément fera passer un bon moment de détente aux enfants pour les vacances scolaires qui arrivent très vite!

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