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Le festival de cinéma Travelling s'est terminé la semaine dernière, après avoir ravi les salles obscures de Rennes et de sa métropole.

Influence de Vienne, ville de la musique, invitée de cette édition ? la programmation du festival a su enchanter nos oreilles autant que nos yeux.

 En effet , quelle meilleure manière de plonger dans l'atmosphère de cette capitale culturelle européenne, marquée par le passage de quelques messieurs comme Beethoven, Schubert, Mahler ou Schönberg ?

L'hommage commence d'ailleurs avec la projection du film-spectacle de Milos Forman qui retrace la rencontre de Salieri et du jeune Mozart: Amadeus, à l'Opéra de Rennes, s'il vous plaît.

La part de la musique reste belle tout au long du festival et dans les différentes catégories de la programmation : depuis le classique La Pianiste, film viennois s'il en est, par son réalisateur Michael Haneke, sa source : le roman d'Elfriede Jelinek, et le cadre de son intrigue ; magnifiquement porté par les acteurs français Isabelle Huppert, Annie Girardot et Benoit Magimel... 

Jusqu'à l'avant première de Mademoiselle Paradis(sortie le 4 avril) de Barbara Albert, qui retrace l'histoire vraie d'une talentueuse pianiste aveugle à Vienne en 1777. 

Pour la sortie des salles de cinémas, Travelling a soigné ses « after », avec une sélection pointue et variée de concerts digne d'un festival spécialisé. La preuve, La Route du Rock s'y associe le temps d'un concert du viennois Fennesz à la guitare électronisée, et d'un DJ set à l'heure des talents de la scène musicale viennoise.

Puis c'est au collectif rennais Crab Cake corporation de jouer avec les sonorités éléctroniques qui font la touche autrichienne dans un set sur fond des images (de composition, d'archives, et de cinéma, bien sur) de Vitrine en Cours et du Labo K.

Vienne est aussi chantée comme ville de l'exil : des juifs et notamment de compositeurs (Kurt Weill, Norbert Glanzberg ou Erich Wolfgang Korngold) que reprennent Isabelle Georges (voix) et Jeff Cohen (piano) ; et comme ville du classique et du jazz avec le pianiste David Six . Dans la catégorie « multi-instrumentiste inclassable », on s'offre les concerts de Peter Von Poehl, entre autre compositeur pour le cinéma (Main dans la main de Valérie Donzelli, Vanishing waves de Kristina Buozyte, Ladygrey d'Alain Chocart, Pericle il Nero de Stefano Mordini) 

et de Olivier Marguerit, alias « O », pilier du groupe Syd Matters. 

O - Olivier Marguerit

Olivier Marguerit, alias O, c'est ce jeune (33 ans) multi-instrumentiste que vous avez déjà pu voir sur scène avec Syd Matters, Mina Tindle ou les Chicros. G...

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Mais allons plus loin dans les acoquinages entre musique et cinéma...

Sur l'invitation de Travelling, le groupe Fragment s'empare du film Fargo des frères Cohen pour y poser ses samples électroniques, ses accords clavier-guitare et accentuer l'image au rythme de sa batterie. Recolorée par le live, l'atmosphère glaciale et l'humour noir du film restent intacts. 

 

Le groupe Gablé, lui, choisi un voyage à travers les court-métrages animés de la série ComiColor créée dans les années 1930 pour bricoler un ciné-concert tout en beauté poétique et abstraite. 

Dans la lignée de son programme « Mutations numériques » qui ose (!) porter sur grand écran la création numérique et le jeu vidéo, Travelling pousse le ciné-concert jusqu'au... game-concert !

Cette fois ce sont les musiciens du groupe Totorro qui nous invitent à rentrer dans la peau du joueur de « Another World », en traduisant par la musique l'atmosphère et l'avancée dans ce jeu qui a marqué les années 90. 

Avec une telle bande son, suivezTravelling les yeux fermés, c'est du cinéma!