Qu'attends tu du printemps? Que demandes tu à cette saison qui t'offre, arrachées au parfum de la mer, de nouvelles fleurs et de nouvelles idées? Peut etre d'oublier le froid et l'humidité de l'hiver. Ne serait ce que cela. Quitter les manteaux gris, les protèges bottines, rangé les parapluies après en avoir ciré la toile une dernière fois.
Revoici notre cher commissaire Ricciardi créé par Maurizio de Giovanni, et après « Le Noël du commissaire Ricciardi » qui ouvrait joliment un nouveau cycle des Fêtes, Pâques s'avère être tout aussi anglant dans la baie de Naples.
Une semaine avant Pâques, dans le Naples fasciste de 1932, une prostituée de luxe connue sous le mom de Vipera est assassinée dans un bordel de première classe, le Paradiso. Son dernier client jurequ’elle était bien vivante quand il l'a quittée, le suivant dit l'avoirretrouvé étouffée sous un oreiller. Alors que la ville s’apprête à célébrer en grande pompe la résurrection du Christ, le commissaire Ricciardi devra démêler un nœud d'avidité, de frustration, de jalousie et de rancune afin de résoudre l'énigme de la mort de Vipera.
Sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ? Maurizio De Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire. Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d’accord, mais au pied du Vésuve, foi d’amateur de polar et d’amoureux de l’Italie, je vous assure ça change tout. Après le cycle des saisons.
Une enquête pas si facile qu’il y parait, et dans laquelle Ricciardi et son adjoint devront marcher sur des œufs, de Paques bien sur .
En toile de fond, le fascisme est de plus en plus présent, dans ses manifestations les plus brutales comme les plus sournoises.
On retrouve la virtuosité dans la construction et la finesse de l’intrigue, on éprouve toujours une belle empathie dégagé par l'auteur Bref, l
a
Dieu maudit, pourquoi m’avoir fait renaître? Pourquoi m’avoir rendu la vue que tu m’avais retirée, et l’espérance que j’avais oubliée? Dieu infâme, toi qui m’as fait respirer et rire à nouveau, qui as refait battre mon cœur, tu ne la trouvaispas suffisante, tu ne la trouvais pas assez lourde, la souffrance que tu m’avais infligée? Tu le savais bien que tu allais me tuer une seconde fois? Toi qui sais tout, pourquoi
? Sois donc maudit: tu m’as jeté en enfer, tu m’en as tiré, et pour finir tu m’y as condamné pour l’éternité
https://www.quaisdupolar.com/2018/auteurs/maurizio-de-giovanni/
à propos
Maurizio de Giovanni est né en 1958 à Naples, cadre de tous ses romans. Il est le créateur du commissaire Ricciardi, héros des quatre volumes du cycle des Saisons, publiés chez Rivages. Le Noël du commissaire Ricciardi ouvrait le cycle des Fêtes, qui se poursuit avec Les Pâques.
Autobiographie pour Quais du Polar
Je suis Napolitain, amoureux de Naples et supporter du Napoli. J’aime raconter ma ville en écoutant les histoires qu’elle me raconte. En respirant le vent qui vient de la mer et qui se mêle à celui qui vient de la terre. Parce que c’est une ville Bâtarde et que, nous tous qui y vivons, sommes un peu des Bâtards aussi.
Polars Fétiches
: Le Comte de Monte-Cristo, d’Alexandre Dumas.
: Fenêtre sur cour, d’Alfred Hitchcock.
: Ed McBain.
Roman lu dans le cadre du dernier Masse critique de chez Babelio..Merci à babelio et aux éditions Rivages !