Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai eu la chance d'être invité par le musée des Confluences à la visite presse de leur toute nouvelle grande exposition temporaire de ce printemps intitulé « Hugo Pratt, lignes d’horizons ».
L'occasion idéale de découvrir l'univers du papa de Corto Maltèse, un univers que je connaissais bien mal et que cette si brillante exposition nous donne l'occasion de connaitre, sous un angle aussi ambitieux que stimulant.
Encore une fois, comme dans quasiment toutes les expositions du Musée des Confluences- allez on va dire toutes, sauf peut-être celle consacrée à la danse l'an passé , la seule un peu décevante depuis le tout début du musée-, on est totalement en admiration devant le choix de cette scénographie éclatée, qui invite les visiteurs à immerger totalement dans l’imaginaire vraiment florissant de cet artiste italien aujourd'hui disparu (1927-1995).
Centrée autour d'un artiste assez méconnu du grand public, cette exposition- due notamment à la passion que la directrice Hélène Lafont Couturier éprouve pour l'illustrateur- a le grand mérite de s'adresser aussi bien aux admirateurs qui connaissent leur Hugo Pratt sous le bout des ongles- et du stylo- que des néophytes, qui ont à peine vu un dessin de Corto Maltèse une fois dans leur vie, en mettant notamment en résonance planches originales et pas moins que 94 objets ethnographiques tels que des masques, bijoux, parures ou bien encore vêtements d'époque.
C'est un dialogue assez inédit entre BD et ethnologie que le musée lyonnais propose ainsi avec ce voyage dans les territoires usités par Pratt et sa correspondance avec des objets que , pour la plupart, le musée possédait dans ses fonds propres.
Certaines pièces de la collection, comme la table des vents ou la lanterne magique proposent un voyage interactif qui ne pourra que ravir le visiteur comblé par cette interaction aussi ludique que stimulante intellectuellement.
Michel Pierre, un des commissaires de l'exposition, qui fut aussi un proche de l'artiste, et qui était présent lors de cette visite presse, a insisté auprès de nous sur le côté voyageur d'Hugo Pratt que l'exposition tenait à mettre en avant.
A l'instar de son mythique personnage Corto Maltese, Pratt voyagea en effet un peu partout en Europe mais aussi en Argentine, au Moyen Orient, en Amérique centrale en Amazonie, un voyage que le visiteur de l'expo va également réaliser aux quatre coins du globe, du « Grand Nord » au « Grand Océan ».
Pour cela, notre visiteur curieux et comblé se sera aidé des 130 planches originales en noir et blanc et aquarelles, issues notamment des huit albums emblématiques de Corto Maltese- un personnage visiblement inspiré de l'acteur américain Burt Lancaster comme on le voit au cours de l'exposition- qui démontre, si besoin était, la grande richesse graphique de cet artiste complet. et des planches qui permettent de faire de façon vraiment étonnante et admirable le lien avec un objet réel exposé en parralèle.
Le musée propose ainsi un parcours d’exposition au long cours, quasiment initiatique, d'une «littérature dessinée », ouverte sur le monde qui dialogue intensément avec quantités d'objets de collections présentés.
Un voyage aussi fascinant que stimulant intellectuellement!!
Le catalogue d'exposition, complément idéal de l'exposition
Hugo Pratt, lignes d’horizons
jusqu’au 24 mars 2019 au musée des Confluences, Lyon 2e.
Du mardi au vendredi, de 11 h à 19 h, samedi et dimanche de 10 h à 19 h.
De 0 à 9 €.
museedesconfluences.fr