#mercrediBD spécial actu du neuvième art : Lyon BD festival, Guantanamo Kid et adieu à William Vance
La 13e édition du Lyon BD Festival se tiendra les 9 et 10 juin 2018 au coeur de la presqu’île de Lyon.
Précédé d’une journée professionnelle le 8 juin, le festival prendra également ses quartiers dans une cinquantaine de lieux culturels de la métropole tout au long du mois de juin pour son "off". L’affiche de cette édition 2018 ( à droite) est réalisée par Pénélope Bagieu.
Pour la première fois, dix auteurs réinterpréteront en bande dessinée des oeuvres du Musée d’Art Contemporain de Lyon. Le Musée accueillera également une résidence et une exposition du travail de Julie Rocheleau, auteure de "Betty Boob".
Le Lyon BD accueillera plus de 200 auteurs entre l’Hôtel de Ville, la Place des Terreaux, l’Opéra de Lyon et théâtre Comédie Odéon. "Virginie Augustin (40 éléphants), Michaël Sanlaville (Mémel), Lucie Castel (Voyages en Égypte et en Nubie de Giam battista Belzoni), Diglee (Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels), Raphaelle Macaron (Samandal), Marion Montaigne (Dans la combi de Thomas Pesquet), Aurélie Neyret (Les carnets de Cerise), Julie Rocheleau (Betty Boob), Charles Berberian (Afterz), Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales (Corto Maltese), Emmanuel Lepage (Les voyages d’Ulysse), Benjamin Flao (Essence), Pénélope Bagieu (Culottées), Frederik Peeters (L’homme gribouillé)... font partie des premiers noms confirmés", a annoncé le festival. Pour les accueillir, le dispositif inauguré en 2017 place de Terreaux va s'agrandir. "Une structure de 1300m2 sera installée et accueillera plus de 40 exposants, éditeurs, libraires et écoles d’art
. À l’Hôtel de Ville : un programme de rencontres, dédicaces, et le Lyon BD Junior, le festival des plus jeunes, viendront accompagner les expositions proposées par Lyon BD autour de Roger (avec l’école Joso) ou des 20 ans du magazine Tchô !. En résonnance avec l’exposition "Lignes d’horizon", présentée par le Musée des Confluences autour de l’œuvre d’Hugo Pratt, Lyon BD proposera une exposition consacrée à la reprise de la série Corto Maltese par Rubén Pellejero et Juan Díaz Canales",
La programmation complète du Lyon BD Festival est disponible sur www.lyonbd.com.
Parmi les auteurs présents à ce Lyon BD Festival figure Alexandre Franc illustrateur du roman graphique Guatanamo Kid avec le spécialiste du sujet Jérôme Tubiana.
Mohammed El-Gorani n’a pas plus de 14 ans lorsqu’il quitte son pays natal, l’Arabie Saoudite, pour étudier l’anglais au Pakistan. Peu après les attentats du 11 septembre 2001, il est arrêté et transféré vers la base militaire américaine de Guantanamo Bay à Cuba. Il va passer 8 ans dans ce bagne où le droit n’a plus court, 8 ans jusqu’à ce que son innocence soit reconnue.
Vous vous dites peut-être que le pitch de départ de Guatanamo Kid est un peu exagéré sauf qu’il s’agit d’une histoire vraie et c’est d’autant plus glaçant. On note au passage que si Mohammed veut quitter son pays c’est parce qu’il est d’origine tchadienne et qu’il n’a, de ce fait, pas accès en premier à l’école, n’a pas le droit d’ouvrir un commerce et, même en vivant des années en Arabie Saoudite, est toujours vu comme un étranger.
En lisant Guatanamo Kid, on pense à S’enfuir, récit d’un otage de Guy Delisle car il est question dans les deux cas d’enfermement, de prison et de comment tenir quand on n’a peu d’espoir. Sauf que Mohammed n’est qu’un gamin et qu’il subit un traitement bien pire que cet otage.
Torturé, battu, humilié, placé en isolement, Mohammed El-Gorani ne courbe pourtant jamais l’échine, ne manquant pas une occasion de mettre ses bourreaux face à leurs actes.
La guerre (car il s’agit bien d’une guerre après le 11 septembre) justifie-t-il d’oublier toute humanité ? la torture est-elle justifiable selon certaines situations ?
Mohammed El-Gorani finit pour être libéré mais sa vie n’est pas pour autant plus paisible comme nous le raconte l’auteur dans le texte » La vie après Guantanamo » qui suit le roman graphique. Alors qu’il a été probablement vendu aux américains à qui il fallait des coupables, Mohammed porte toujours le soupçon d’avoir été un terroriste et fuit de pays en pays. Il porte, de plus, de nombreux séquelles physiques de ces mauvais traitements. On espère fortement qu’il finira par trouver (et avant d’être tout à fait usé) une vraie terre d’accueil.
Et pour finir cet article, on voulait dire un petit mot sur William Vance, coauteur de la bande dessinée « XIII », est mort hier.
Le dessinateur de Bo Morane ( cher à Nicolas Sirkis) , et dessinateur de XIII, gros succès dans les années 80. Un vieux de la vieille niveau Bédé réaliste frnco belge, pilier du Journal Tintin avec Bruno Brazil , le succès international arrive au milieu des années 80 avec XII ses dessins et décors hyper réalistes s'accordent parfaitement au scénario paranoiaque de Jean Van Hamme, librement inspiré des romans de Robert Ludlum, les fameux Jason Bourne , bien avant que Matt Damon lui donne un visage, un vrai artisan du neuvième art que Baz'art se devait de saluer...