La surface de réparation ;Christophe Régin : une très touchante chronique sur le foot et ses à côtés
Chrristophe Régin est un passionné de ballon rond, et notamment de ses coulisses pas toujours reluisantes de ce sport, et l'avait prouvé dans un précédent court-métrage, Adieu Molitor , qui a presque déjà dix ans, où il suivait un ancien espoir du football obligé de jouer avec les fantômes du passé .
Avec son premier long métrage, la Surface de réparation, sorti en salles au tout début de l'année 2018, le jeune réalisateur approfondit cette thématique et reprend un personnage principal et un état d'esprit, entre espoir et mélancolie assez proche de celui de son court.
Franck, le " héros" de "la surface de réparation" est un ancien joueur du centre de formation du FC Nantes (qui est accessoirement mon club de coeur depuis tout petit et visiblement aussi celui du Christophe Régin) , un vrai passionné du FCNA, qui vivote au sein du club en accomplissant les basses besognes.
Il doit notamment s'acquitter d'aller récupérer les vedettes du club le samedi soir dans des motels en galante compagnie et faire en sorte d'éviter les bad buzz et bruits de couloir si celui ci est marié et donne l'impression d'être bien rangé, ou alors vendre des billets autour des stades, pour le remplir autant que possible en faisant une plus value si possible .
Franck semble s'accomoder de cette vie pourtant si éloignée de ses rêves de gloire de jeunesse, avant que l'arrivée d'une très belle groupie de joueurs (la si craquante Alice Isaaz, enfin dans un rôle à sa taille) ainsi que d'une ancienne vedette du club qui vient finir sa carrière au club ne vienne changer la donne .
Bref, on le voit, à la manière d'un Coup de Tête de Jean Jacques Annaud ( mais en moins satirique et en plus émouvant) "La surface de réparation" est un film qui nous montre une facette du monde du football assez loin de univers bling-blingde u'on voit habituellement dans les journaux et à la télé, en nous plongeant au milieu de ses supporters ( très belle scène de stade au sein de la Brigade Loire, alors même que le tournage du film a été un peu entravé par des manifestations de supporteurs qui ont eu lieu à la fin 2016) et de ceux qui y travaillent avec toute la servitude et humilité requises.
On sent que le réalisateur aime ces gens de l'ombre, et prend un vrai plaisir à restituer l’authenticité des personnages, et des situations qu'ils vivent .
Peu de grands rebondissements, peu d'action, mais une justesse et une sincérité imparable qui émane de ce que vivent les protagonistes de ce film écrit avec une vraie application.
Avec une profonde et poignante mélancolie et une légère ironie, "La surface de réparation" touche terriblement au coeur, et séduira forcément ceux qui apprennent à vivre avec leur quotidien et qui tentent de ne pas renoncer totalement à leur rêves d'antan.
Très jolie chronique sur le renoncement et la passion chevillée au corps, " la Surface de réparation" bénéficie également de la superble performance de Franck Gastambide , très surprenant pour ceux qui l'auront vu dans ses comédies potaches que sont les Kaira ou Pattaya.
Ici ,dans un rôle à contre emploi, il promène son corps massif et ses sourires enjoliveurs mais parfois contraints et montre une sensibilité et une ambivalence vraiment étonnante, et qui devrait lui ouvrir des rôles plus larges à l'avenir.
Un très beau film passé hélas inaperçu en salles, à rattraper en VOD ou en salles .
Rattrapé ce soir en vidéo le très beau #lasurfacedereparation de Christophe Regin, chronique touchante et juste sur les coulisses du monde du foot.. le fait que cela se passe au @FCNantes et montre un @FGastambide différent de sa palette habituelle rajoute à la réussite pic.twitter.com/ZCTsmXSz5C
— Baz'art (@blog_bazart) 22 juin 2019