De Paris à Berlin, c'est Kabarett au Théâtre de Poche Montparnasse !
Nous ne sommes jamais déçus quand nous nous rendons au Théâtre de Poche Montparnasse... Et notre dernier passage par la petite salle n'a pas fait exception. C'est à un spectacle entre la comédie musicale et le théâtre, mis en scène par Stéphan Druet, que nous avons cette fois assisté, dans une ambiance digne d'un véritable cabaret... Bienvenue au Berlin Kabarett !
Dans le sous-sol à peine éclairé du Théâtre de Poche, nous sommes d'emblée plongés dans l'ambiance : un charmant serveur en bas résille et le torse gonflé sous ses bretelles vient nous chercher pour nous installer, non pas sur un banal siège rouge, mais bien à une table, et nous propose avec son plus grand sourire une coupe de champagne. Comme au cabaret. Puis, la lumière se tamise, encore, et une radio grésillante nous fait entendre une voix qui nous fait froid dans le dos, celle d'Hitler, qui résonne de plus en plus dans les ténèbres du Berlin des années 1930.
La lumière se fait enfin sur Kirsten - alias l'incroyable Marisa Berenson, très impressionnant de la voir à quelques centimètres ! - la propriétaire de ce lieu de débauche où règnent une joie de vivre, de jouer, de chanter et une certaine insouciance malgré le tonnerre qui gronde dehors. Elle s'adresse à nous, comme aux quelques derniers clients qui auraient osé mettre le nez dehors par les effroyables temps qui courent. Elle nous brosse le portrait peu élogieux de ce fils, Viktor (Sebastiàn Galeota), véritable diva star du cabaret de sa chère mère, qu'elle déteste. Dans cette troupe haute en couleurs et en paillettes, deux artistes juifs et communistes, l'écrivain Karl (Jacques Verzier) et le pianiste Fritz (Stéphane Corbin ou Simon Legendre), viennent compléter un tableau déjà bien lumineux.
Que le spectacle commence !
Grâce à cette ambiance feutrée, à la musique entraînante de Stéphane Corbin et Kurt Weill, aux incroyables chorégraphies orchestrées par Alma de Villalobos, nous avons l'impression d'être complètement hors du temps.
Les personnages nous aident, eux aussi, à nous évader. Marisa Berenson excelle en reine déchue, séductrice et méprisante. Sebastiàn Galeota enflamme véritablement la salle, avec sa voix, ses tenues excentriques (de marin, de poupée ou encore, de militaire), ses incroyables cabrioles, ses manières à la fois tendres et provocantes de s'adresser à cette mère à qui il voue ce qu'en allemand on appellerait Hassliebe (un amour-haine). Les voix de Jacques Verzier et Simon Legendre/Stéphane Corbin font, elles aussi, vibrer les murs du cabaret.
Un spectacle musical bluffant, à voir absolument !
Victime de son succès, le spectacle est complet jusqu'au 15 juillet, mais pas de panique, il reprendra du 15 novembre au 6 janvier 2019, toujours au Théâtre de Poche Montparnasse ! Ouf.
Théâtre de Poche Montparnasse, 75 boulevard du Montparnasse, 75 006 PARIS