Adapté par Ian McEwan de son propre roman, "L’Intérêt de l’enfant" (Gallimard), est sorti mercredi en salles..

Michel a vu le film j'ai lu le livre, de quoi pouvoir largement faire une nouvelle petite rubrique de l'écrit à l'écran :

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1.My Lady, un beau portrait de femmes et une formidable Emma Thompson !! 

Impossible de réduire My Lady (The Children Act en VO), à un cas de conscience juridique: peut-on obliger un adolescent à recevoir une transfusion alors que sa religion le lui interdit, d’ailleurs le problème est régler en deux effets de manche. Bien sur tout cela aurait été trop simple et ce serait oublié que le scénario est du à Ian McEwan tiré de son propre roman: l’intérêt de l’enfant”.
Et tout amateur de littérature sait qu’un roman de Ian Mc Ewan est toujours complexe, profond et délicat. My  lady c’est le portrait d’une femme au bilan de sa vie, une vie dévouée à la magistrature en tant que juge aux affaires familiales, une femme dévorée par son travail qui ne voit pas les signaux d’alarme que lui envoie son compagnon.

MY LADY Bande Annonce (2018) Emma Thompson

D’ailleurs de quoi pourrait bien se plaindre ce couple d’intellectuel Londonien dans leur bel appartement à la déco si soigné. Le jeune garçon sur son lit de douleur va réveiller cette femme raide comme la justice, et ces quelques moments passés ensemble vont redonner sens a une vie froide et tristement codifiée.
Les acteurs sont tous formidable, s Emma Thompson bien sur mais so-british et francophile elle est toujours formidable, et Stanley Tucci et Fionn Whilehead ont un talent et un charme fou, l’univers corseté, théâtralisé, rigide et très hiérarchisé dans lequel évolue my lady est bien rendu, dommage que la mise en scène de   Richard Eyre (Stage beauty, Chronique d’un scandale, The Other Man), hélas un peu statique donne un coté plan-plan à cette belle histoire de couple.
L'intérêt de l'enfant

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"Un enfant ne devrait pas se laisser mourir au nom d'une religion […] la vie d'Adam est plus précieuse que sa dignité".

 Fiona, magistrate anglaise, réputée infaillible, est soudainement  confrontée à une crise conjugale,  et dans le même temps, elle doit également gérer un problème de transfusion sauguine, dont un jeune garçon atteint de leucémie  et ses parents refusent par principe religieux, la famille étant témoin de Jehovah.

Voilà un court récit, bref et profondement intelligent que nous livre Mc Evan dans sa dernière livraison, un texte d'une puissance rare,  dans lequel problèmes juridiques et moraux s'entremêlent : à 17 ans, a-t'on la liberté de choisir son traitement médical sans subir sous l'influence des parents ? Doit-on  guérir de force un presqu'adulte qui refuse de se faire aidé ?

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Dans ce roman concis, d'une retenue  qui n'empeche pas l'émotion et la poésie subvenir, McEwan développe ces thématiques dans toute sa complexité avec une grande délicatesse et une gravité impressionnante et prouve une nouvelle fois sa capacité à varier les styles et les thémes d'un roman à l'autre.

 Avec une histoire qui pourrait sembler personnelle, Mc Evan réussit à à tisser un récit totalement universel qui nous pousse à réfléchir  la conséquence de nos décisions et les certitudes qui peuvent s'ébranler, même à 60 ans.

Avec une élégance et une force incroyable, Mc Evan fait rencontrer la poésie et la justice et deux personnes qui semblaient être à des années lumières l'une de l'autre et dont la rencontre va faire des étincelles, notamment pour le lecteur.