Bien qu'il fut encensé et remarqué dès 2011 avec l' album "Le monde est beau" et notamment ce mythique morceau " La tristitude" qui l'a fait connaitre au plus grand monde. j'ai vraiment découvert Oldelaf il y a trois ans seulement, en allant voir à l'Espace Gerson son spectacle musico-comique le "projet Michel Montana", dans lequel, en compagnie de son fidèle complice Alain Berthier, il retraçait l'histoire d'un type qui a traversé 40 ans de chanson française sans connaitre le moindre succès.
Un spectacle vraiment jubilatoire, et merveilleusement écrit- qui m'a démontré que j'avais tort d'avoir jusqu'à présent un peu boudé cet artiste qui m'aparraissait alors, à tort, plus comme un humoriste qui chante qu'un chanteur qui fait de l'humour, car j'ai vu à cette occasion à quel point il témoignait d'un sens mélodique et d'une précision dans les textes vraiment épatante.
Oldelaf, de son vrai patronyme que peu connaissent Olivier Delafosse, revient sur le devant de la scène- qu'il n'a jamais vraiment quitté l'artiste étant souvent sur scène en présentant depuis le début de l'année son nouvel album Goliath et c'est cet album qu'il a mis en avant ce samedi soir à la Bourse du Travail
« J’aime le tennis ». Véritable éloge pour la balle jaune, ce titre est formidable !
Goliath est aussi ce colosse au pied d’argile qui se croyait indestructible. entre rires et frissons, entre joie et mélancolie
Dans tous ses projets musicaux, Oldelaf a toujours démontré tout son talent à jongler avec le doux-amer et les degrés, les rires francs et l'humour noir, glissant ici et là quelques mots bleus entre les lignes.- en sortant depuis vendredi dernier Goliath, son huitième disque qui plus que jamais parvient à cet équilibre si rare à trouver entre tendresse et humour, entre mélancolie et légereté, un dosage précieux qu'Olelaf est rare à connaitre et à savoir utiliser.
Dans ce concert, la bande de joyeux lurons nous proposent des interludes entre les morceaux tous plus déjantés les uns que les autres avec une nouvele version jubilatoire de la traditionnelle Tristitude, n’en déplaise à Francis Lalanne. Technique, instrumentale et beau jeu d'interprétation, les quatre musiciens d’Oldelaf sont aussi comédiens et chanteurs pour certains morceaux. On y partage des anecdotes complètement absurdes mais toujours drôles et on voit que chaque membre du groupe y joue un rôle vraiment important bien défini : le comptable, le benet, l'arrogant...
Quant à Oldelaf il y apparait plus que jamais comme un géant des mots et du récit sachant concevoir des compositions aussi acidulées que touchantes.
Celui qui a eu envie de revenir avec un vrai album de chansons, car "il s'est toujours senti du côté chanteur parce qu'il a étudié la musique", confie manie avec une vraie maitrise sens de l'humour et crescendo narratif.
Utilisant pour la première fois un vrai orchestre donnant plus d'ampleur que d'habitude à ses mélodies qu'on aura pu juger souvent trop minimalistes Oldelaf se permet de s'accompagner des arrangements plus léchés avec des cordes et des claviers vintage, donnant parfois un côté tres yéyé à certains de ses titres ( omme le savoureux l'amour à l'hôtel Ibis" qui fait un peu penser au Bang Bang de Petula Clark/nancy Sinatra)
Considérant toujours l’humour comme fondamental pour faire passer des choses plus graves, et plus violentes, afin de les dédramatiser ou les combattre, Oldelaf parle dans cet album d'incommunicabilité dans le couple ( le très beau "Elle dit") de monoparentalité ( Mais les enfants) , d'adultère, d'altermondialisme et même sujet essentiel que trop peu de gens abordent, de son courroux face au crépi (?) avec le même a propos et la même pertinence. ...
Dans ce "Goliath" , Oldelaf met de côté la dimension un peu fanfare, un peu « pouet pouet », de ses précédents albums et propose, dans la quasi totalité de ses morceaux (on oubliera facilement un ou deux titres plus anodins) une réflexion pleine d'acuité sur pas mal de sujets sociétaux ou quotidiens, et toujours sans jamais asséner de leçons.
Mine de rien, il nous donne un petit espoir de pouvoir renverser les choses et de nous faire face à nos responsabilités malgré, ou grâce à, notre condition de simple humains ...
Rien que pour cela, Oldelaf s'impose derechef comme le gtéant de la chanson française ...