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Des personnages qui tentent et ne réussissent pas toujours à résoudre des problèmes en se passant de la réalité, souvent par culpabilité. : ce sont eux qui peuplent l'essentiel de EN LIBERTÉ !, la nouvelle comédie du hélas peu prolifique Pierre Salvadori (moins de 10 longs métrages de cinéma en 25 ans), qui est arrivée sur nos écrans depuis mercredi dernier.

L'occasion de vérifier à quel point ce cinéaste iconoclaste et  inventif,qui a reçu le prix SACD lors de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes dernier,   insuffle un vent frais dans le registre de la comédie française.

Certes, le spectateur pourra être quelque peu décontenancé par cette romance aux accents parfois surréalistes  mais Salvadori ( à qui le festival de l'écrit à l'écran avait rendu un bel hommage auquel nous avions assisté) tente un pari risqué.

En effet, on sait les réalisateurs français en général peu doués pour le genre de la comédie burlesque et pleine de fantaisie,  chère à Blake Edwards, à Ernst Lubitsch. ou  bien encore au plus méconnu Jonathan Demme, la vraie référence que Salvadori revendique largement dans ses discours de présentation du film.

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"En liberté" n'est certes pas réussi à 100 %, on est parfois un peu saturé par ce  trop plein de situations absurdes  et limites parodiques que l'on voit sur l'écran mais,  indéniablement la petite musique de Salvadori fait du bien à l'âme.

Le film  enchaîne  à un rythme épatant les situations rocambolesques avec une petite dose de folie communicatifves , et certaines séquences sont vraiment jubilatoires .

On pense notamment aux  histoires  qu'Yvonne ( épatante Adèle Haenel dans un registre différent de ce qu'elle propose habituellement), la veuve du flic ripou, raconte à leur fils sur le comportement au départ "héroïque" du père et qui change sans arrêt en fonction de ce qu'elle apprend sur ce père.  ou bien encore celle du retour chez lui du détenu Antoine, une scène  que sa compagne lui demande de rejouer comme un metteur en scène  pourrait le faire ).


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Toutes ces scènes, comme le film dans son ensemble ont un dénominateur commun :  l'idée selon laquelle seule la fiction aide à vivre: on doit jouer pour rendre la vie plus belle .

Dans "en liberté", tous les protagonistes  arborent  des masques - au propre comme au figuré, et il faut sans cesse réinventer des récits pour les rendre plus beaux : ce jeu permanent entre le vrai et le faux, entre les chutes et les rechutes, entre ce qu'on est soi et celui qu’on voudrait être, très présent dans la filmographie de Pierre Salvadori culminent ici avec une grâce et une élégance remarquables.

Bref c'est réellement  réconfortant de constater que la comédie française a encore de très beaux jours devant elle avec des réalisateurs comme  Monsieur Salvadori l

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"En liberté", de Pierre Salvadori - bande-annonce