Deux adaptations flamboyantes et audacieuses étaient à l'affiche la semaine passée dans nos théâtres de Lyon...
Pour commencer la semaine, un petit retour sur ces belles soirées :
1.Théâtre de la Croix Rousse : Un opéra de Quat'Sous qui fait la part belle à la musique
Comme pour Rabbit Hole vu il ya peu, un autre grand succès d'une création de théâtre lyonnais de l'an dernier est revenu pour quelques représentations au grand plaisir des retardataires que nous sommes.
Il s'agit de l'opéra de quat'sous, un classique de théâtre musical- terme plus approprié que comédie musicale crée en 1928 par Bertolt Brecht et Kurt Weill que Jean Lacornerie, le directeur du Théâtre de la Croix Rousse a revisité dans une mise en scène particulièrement flamboyante.
Jean Lacornerie, accompagné de ses fidèles complices Lisa Navarro, scénographe et Émilie Valentin, marionnettiste, ont construit un spectacle hybride et ambitieux associant théâtre, cabaret et marionnettes.
Comédiens, musiciens et chanteurs se mêlent aux marionnettes d’Émilie Valantin, dans cette pièce qui emprunte largement sa forme au cabaret.
Jean Lacornerie, qui connait son Kurt Weil sur le bout de ses ongles, a voulu revenir au texte original, tel qu'il avait été créée avant d'être interdit en 1933 par les nazis, et non pas à la version la plus jouée, celle qui avait été finalement été retenu par un Brecht brouillé depuis longtemps avec son compositeur fétiche.
Ici, la pièce réaffirme joliment la prédominance de la musique sur le texte, et Jean Lacornerie, qui a toujours adulé les partitions de Kurt Weil, soigne particulièrement l'emballage musical de l'ensemble.
Il faut dire que l'ensemble des instrumentistes qui endossent les costumes de figurant grâce à une scénographie inventive et parfaitement dirigés par Jean‑Robert Lay offrent une contribution très jazzy absolument remarquable.
Pour le metteur en scène « la musique du texte est indissociable de la musique des notes. », et si les paroles en allemand- heureusement surtitrés en français bien utile même à ceux qui ont allemand en LV peuvent avoir un coté un peu martial, un peu âpre du moins dans les premiers morceaux, l'ensemble se voit avec un plaisir contagieux et cette a- mbiance de music-hall et de cabaret burlesque, et virevoltant , où le jazz se mélange avec la langue allemande emporte largement l'adhésion du public.
A cet effet, le Théâtre de la Croix-Rousse était absolument comble mercredi soir pour la toute dernière représentation.
Gageons que la pièce, qui doit se jouer un peu partout dans les théâtres français pour cette saison n'a sans doute pas fini d'enthousiasmer les foules!
2. La bonne éducation/ Théâtre de la renaissance : un Labiche moderne et enlevé
Une bien belle “Bonne éducation” mise en scène par Jean Boilot, vue la semaine passée à la Renaissance, vu dès le lendemain du cabaret musical de Brecht/Weil.
Deux courtes pièces, écrites en 1850 pour nous raconter les affres de l’éducation d’une gamine de huit ans. Deux mondes, deux facettes de la condition de l’enfant au XIXe siècle. Evidemment comme toujours chez Labiche il ne faudra pas se fier aux titres qui cachent soit une antiphrase, ‘Une enfant bien gardée” est bien sûr très, très mal gardée ,soit un mystérieux problème de genre, “Maman Sabouleux” est plutôt un papa.