hallejulah Célébré à juste titre pour sotre travail de compositeur et de réalisateur, notamment sur les derniers albums de Daniel Darc (l’album culte, Crève-Cœur notamment), mais aussi Alex Beaupain, Alain Chamfort, Stephan Eicher et même sur la  formidable musique du film  "juillet aout" qu'on avait vanté les mérites, .

Frédéric Lo  n'avait pas sorti de disque en tant qu'auteur-compositeur-interprète depuis 2000, soit près de 20 ans et après deux albums restés assez confidentiels, sauf pour les plus exigeants des mélomanes "La marne bleue" (1997) et "Les Anges de verre" (2000) , au succès d'estime mais somme toute modeste.

Voilà qui est fait en ce début 2019 avec enfin dans les bacs un troisième disque bien à lui,  l'éblouissant Hallelujah sorti  le 15 février dernier chez Water Music / Differ-ant.

Hallelujah !, album au titre inspiré par Leonard Cohen et qui n'est certainement pas anodin en fonction de l'attente ressentie par Frédéric Lo synthtétise parfaitement l'univers d'un artiste qui a toujours dérivé entre la (bonne) variété française et  la pop anglo-saxonne,d'où il tire une bonne partie de ses références.

L'arrangeur de génie s’est entouré d’une véritable armada d'amis avec qui il a collaboré dans le passé,   Alex Beaupain -qui ont collaboré pour les  Chansons d’amour (2007), bande originale à succès du film de Christophe Honoré –, Benjamin Biolay ( pour le dernier et déchirant titre de l'album, Sortez les clowns), Lou Geille , Robert Wyatt  (pour le planant et très cinématographique "Eno'song", à mi- disque) ou… Daniel Darc, auteur d'un titre, afin de marquer dans le mambre  collaboration indélébile.

Stephan Eicher avec qui Lo avait travaillé sur un de ses meilleurs albums, Eldorado, figure également parmi les  invités  de prestige de cet album pour un duo particulièrement réussi,  intitulé "Cet obscur objet du désir", référence assumée au  film réalisé par Luis Buñuel , sauf qu'ici c'est l'homme qui se dédouble. 

 

 Après avoir passé tant d’années à arranger et réaliser les chansons d’autres interprètes , Frédéric Lo   a décidé de passer de l'ombre à la lumière, se recentrer sur ses propres compositions et dire que le résultat est à la hauteur de nos espérances est un doux euphémisme : on sent que Frédéric a passé des jours et des jours à paufiner le moindre arrangement, le moindre accord de guitare, et rien dans la production  de ce sublime album n'est laissé au hasard...

Les onze morceaux, belle et subtile  alternance entre pop songs sautillantes et ballades déchirantes,  font autant ressortir le talent de mélodiste incontournable de l'artiste  que  son coté poète sensible et à fleur de peau .

Et que dire de sa voix particulièrement grave,   élégante et ténébreuse ,  qui ose aller parfois dans les hauteurs ( la différence est notable avec ses deux premiers opus), , pour se mêler aux arrangements particulièrement a propos, comme sur cette "Clairière", premier extrait,   très axé  synthétiseurs et années 80  :

 

Frederic et daniel
 Il l'a affirmé dans plusieurs interviews ( même si l'homme préfère définitivement l'ombre à la lumière)  l'album Crèvecoeur fut pour Daniel  Darc et  son créateur Frédéric Lo, une joie et une énorme surprise qui a correspondu pour lui à un équilibre entre une démarche indépendante, une recherche d’esthétisme et une réussite commerciale....

Pour les deux premiers éléments, soyons certains qu'ils sont réunnis dans ce  Hallelujah , pour le troisième, vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire..

 

"Les arbres ont mis leurs habits verts

Le ciel a mis sa cape orange

Nous nous couchons dans la clairière

Et nul ne nous dérange"- 

La clairière

(Alex Beaupain / Frédéric Lo)