Quais du Polar ouvre ses portes dès ce vendredi, on risque d'en parler encore pas mal cette semaine .... avant un billet récapitulatif le jour de son ouverture , on vous parle de nos derniers coups de cœur pour les auteurs invités dont une épatante et audacieuse romancière qui nous vient du... Nigéria !!
"Le hastag #femidurandadisparu est devenu viral et un message en particulier suscite beaucoup d'attention- celui d'Ayola. Elle a poste une photo d'eux, en se présentant comme la dernière personne à l'avoir vu vivant, et en suppliant quelconque qui l'ait vu qui ce que soit, de se manifester s'il sait quelque chose qui pourrait l'aider."
Ceux qui pensaient que les tueurs en séries ne commettaient leurs actes délictueux uniquement aux USA et venaient de la frange masculine seront surpris de lire le premier roman l’auteure nigériane Oyinkan Braithwaite. qui nous montre dans un roman court et jouissif qu'il y en existe également à Lagos- capitale du Nigéria et que ce sont parfois des femmes, et même de très jolies femmes.
Dans Ma soeur, sérial killeuse , farce aussi mordante que drôle qui interroge le rapport de sororité entre deux soeurs si différentes et si complémentaires, une jolie poupée au minois éclatant, Ayoola, qui passe la plupart de son temps sur les réseaux sociaux en tenue légère sur son lit, a la facheuse manie de liquider un prétendant un peu trop déplaisant à son goût .
Heureusement, elle peut compter sur sa soeur Korede, qui a bien plus la tête sur les épaules et qui va faire le sale boulot pour effacer les traces des meurtres et éventuellement graisser les pattes des flics qui auraient tendance à mettre un peu trop le nez dans ces affaires pas trop catholiques.
Une jeune écervelée aux crises de sauvageries irréfléchies et sa soeur méthodique et reconnaissante, l'équilibre tient bien a barre jusqu'à au jour où Ayoola jette son dévolu sur Tane, que Korede aime en secret.
On connait très mal la littérature nigérienne, et on est ravis de voir à quel point l'auteur nous plonge avec délectation dans une société africaine tiraillée entre coutumes ancestrales et modernité liée à mondialisation, voire à l’occidentalisation et dans laquelle le matriarcat ne vaut pas forcément mieux que le patriarcat traditionnel.
La farce est saupoudrée de ce qu'il faut d'humour noir, d'immoralisme et d'ironie savamment dosée, sans être trop chargée et trop absurde pour ne pas perdre le lecteur. Son écriture est limpide et finement ciselée, bref, Oyinkan Braithwaite trousse ainsi un un premier roman fort réussi, drôle , féministe et jubilatoire de bout en bout.. un des gros coups de cœur de cette livraison quais du polar 2019.
Ma sœur, serial killeuse, d'Oyinkan Braithwaite traduit de l'anglais (Nigeria) par Christine Barbaste (Delcourt, 244 pages, 18,50 euros).
OYINKAN BRAITHWAITE
About
Oyinkan Braithwaite vit à Lagos, au Nigeria. En 2016, elle a été finaliste du Commonwealth Short Story Prize. Vendus dans de nombreux pays, les droits de son premier roman Ma soeur, serial-killeuse ont été optionnés pour une adaptation au cinéma par Working Title.
Autobiographie pour Quais du Polar
Quand j’avais dix ans, j’ai écrit une histoire sur une belle jeune femme qui se poignarde, avec comme seul témoin, la forêt. Adulte, j’ai écrit une conte sur une belle jeune femme qui poignarde les hommes, avec sa sœur, accessoirement réticente après coup. Donc, je suppose que c’est ça, grandir.
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